En
raison de son caract�re privil�gi� pour sa d�fense, le site a connu une
occupation permanente depuis les temps les plus recul�s. La composition
de ses habitants, c'est d'abord le vieux socle berb�re, parce qu'on n'est
pas loin de la r�gion des Chaouias, c'est � dire des Berb�res de l'Est
alg�rien. Beaucoup plus en arri�re, il y a l'histoire avec la communaut�
juive et les Ottomans.
-
La
d�couverte en 1945 de sph�ro�diques � facettes sur le plateau du Mansourah
permet d'estimer � un million d'ann�es l'occupation du rocher par
les australopith�ques dont on aurait retrouv� les outils.
-
C'est
beaucoup plus tard, au pal�olithique (-45.000 ans avant notre
�re) que furent am�nag�es par l'Homme de Neandertal des habitations
permanentes dans les grottes, notamment celles du Mouflon et de l'Ours
au pied du versant Nord de Sidi M'Cid.
-
A
l'�poque Capsienne (environ -14.000 � - 9.000 ans avant notre �re)
la grotte des Pigeons (situ�e sous le boulevard de l'Ab�me pr�s de
l'ascenseur) aura certainement servie de point de repli aux habitants
des grottes de l'Ours et du Mouflon.
-
Du
n�olithique (environ - 10.000 � - 2.000 ans avant notre �re) ont �t�
retrouv�s diff�rents outils.
La civilisation m�galithique y a laiss� de nombreuses traces : dolmens,
monuments.
-
De
l'�ge des m�taux ont �t� retrouv�s en particulier un poin�on de bronze
et une massette de fer.
-
Puis,
huit civilisations ont occup� le site : numido-berb�re, ph�nicienne,
romaine, byzantine, arabe, turque, fran�aise et arabo-berb�re (avec
entre temps le passage en 429 des vandales).
"De Cirta à Constantine : La permanence d'une cité antique" par
Abdelkrim BADJADJA
"Constantine, la Jérusalem du Maghreb" : Conférence donnée par Benjamin Stora le 14 mars 2010
Antiquit�.
Chasseurs puis pasteurs et cultivateurs, les Berb�res sorganis�rent
en tribus et en conf�d�rations, que les Grecs distinguaient sous les
noms de libyques, numides et maures.
Le langage berb�re s'appelle "tamazight", et n'a rien avoir
avec l'arabe, l'h�breu ou le punique,
On n'a trouv� aucune langue, ni �criture s'en rapprochant. Cette �criture
poss�de des caract�res tr�s proches du grec.
Les berb�res descendraient, selon une l�gende, du peuple atlante. Ceux-ci
seraient arriv�s en Afrique du nord par les �les Canaries.
Les
premiers H�breux vinrent, sans doute, m�l�s aux Ph�niciens, peut-�tre
un mill�naire avant J.-C. ; mais ce sont les pers�cutions en Orient,
avant et durant l'�poque romaine, qui d�termin�rent les principales
migrations vers l'Afrique du Nord o� de nombreuses tribus berb�res
furent juda�s�es
et apparaissent dans l'histoire au Ve si�cle avant J.C.
D'abord nommée Sarim Batim par les Cathaginois, Constantine est
d�j� connue
sous l'antiquit�,
depuis le IVe si�cle
avant J.C., sous le nom romain de Cirta. Cirta est la d�nomination romaine
du nom punique Kirtha qui signifie ville dans la langue des Cartaginois
Constantine
s'appelait Cirta, nom punique francisé, dans le sens
qu'ecrit en caractères latins mais prononcés à la
française. Je m'explique : en latin, la lettre c se
prononce k ou q quelque soit la voyelle qui la suit ; ci se prononce
ki ou qi en latin. Le nom de Constantine était donc Qirta.
Dans la transcription des noms puniques, Amazighs, Hébraïques
ou Celtes, rencontrés en Afrique, les Romains utilisaient
la lettre c , pour transcrire une lettre non latine equivalente
du qaf des langues semitiques. Un autre exemple proche est Calama
aujourd'hui Guelma. Le gaf est une variante qu qaf notamment dans
l'Est algérien. La transcription en français etait
conforme au lation, lorsque le la lettre c etait suivie des lettres
a ou o ; Qolo se transcrit Collo et Qala devient La Calle.
Néanmoins, la prononciation française est maintenant consacrée
puisque de nos jours les historiens algériens transcrivent en arabe Cirta
en utilisant la prononciation française (Sirta), alors que Qirta, la punique,
est d'origine cananéenne, proche des langues parlées au Proche
Orient.
Le mot qirta signifiait cité (importante). Carthage, la capitale
punique, est une contraction de Qirta haditha (ou Qirt hadash d'après
les premiers archéologues du site de Carthage) signifiant ville ou cité nouvelle.
Cherchell, ancienne capitale de Juba II qu'il rebaptisa Caesarea, s'appelait
jusqu'alors, Eol (Iol ou Jol) simplification de Qirta Iol (uyul) : Cité des
Dieux.
Rachid Benbahmed
Constantinois de souche et de coeur |
Il
est certain que des juifs y vivaient 3 si�cles auparavant.
Les berb�res nomades de Constantine ont adopt� le culte de Ball-Tanit
d�esse carthaginoise de la f�condit� dont le haut lieu des c�r�monies
para�t avoir �t� la colline d'El Hofra (actuel H�tel Transatlantique).On
trouve �galement trace de nombreux vestiges de la civilisation punique.
Un
mill�naire de vie antique.
Cirta
existait donc bien avant l'arriv�e des Romains et de Massinissa, son nom
berb�re ne nous est pas parvenu. Massinissa,
alors roi de Numidie, en avait fait sa capitale...
Refusant le partage de la Numidie en trois royaumes, Jugurtha parvint
� isoler Adherbal et il entreprit alors le si�ge de Cirta (actuellement
Constantine), o� s'�tait r�fugi� son adversaire soutenu par Rome.
En 112 av. J.C. le si�ge de Cirta, dont les fortifications avaient
�t� pourtant bien renforc�es, devait dur� cinq mois. Cette victoire permit
� Jugurtha de gouverner sans partage la Numidie et d'�viter ainsi que
le royaume l�gu� par Massinissa n'�clate en fiefs insignifiants.
L'histoire de Constantine dans lantiquit� couvre un mill�naire si
on l�tend jusquaux invasions arabes. On peut distinguer trois
grandes p�riodes :
- Les trois si�cles avant notre �re o� linfluence punique
est pr�pond�rante.
-
Les trois premiers si�cles apr�s J�sus-Christ qui sont ceux de lEmpire
romain pa�en. En 311 apr�s J.-C. elle se r�volte contre Rome, au prix
de sa destruction par l'empereur Maxence. Elle est reconstruite en 313
par l'empereur Constantin
qui lui donne son nom.
C'est durant cette période qu'est
édifié le "castella" de Tiddis
(Castellum Tidditanorum) situé
à quelques kilomètres de Cirta.
- Les quatre si�cles allant de Constantin � lapparition de
lIslam, o� lEmpire chr�tien, �branl� par les Vandales de Gens�ric
et prolong� par les Byzantins, a imprim� sa marque.
Quatre langues ont �t� parl�es durant ce mill�naire : le libyque, le
punique, le grec et le latin.
Les qualit�s morales des Cirt�ens les pr�paraient � bien accueillir le
message chr�tien. De fait, le christianisme comptait d�j� beaucoup de
fid�les � Cirta au milieu du IIIe si�cle lorsquune pers�cution
sabatt�t sur la communaut� naissante.
La paix de l�glise (en 313 par "l'�dit de Milan", l'empereur
Constantin accorda toute libert� de culte � l'�glise), permit aux Chr�tiens
de c�l�brer publiquement leur religion.
335 - Construction de l'ancien pont romain (Pont d'El Kantara)
Un
mill�naire sous le signe de l'Islam.
Les Arabes ont-ils conquis l’Algérie ? (article paru dans Le Matin du 19 décembre 2009) en pdf
C'est
un grand mill�naire puisqu'en r�alit� il faut compter douze si�cles. Pour
mettre un premier ordre dans une suite d'�v�nements extr�mement complexes,
nous partagerons ce long espace de temps en quatre p�riodes de trois si�cles
chacune.
La premi�re p�riode, comprenant les VIIe, VIIIe et IXe si�cles, est pour
Constantine une p�riode de quasi autonomie, ce qui n'emp�che pas la ville
de subir le contrecoup des invasions arabes. La deuxi�me p�riode, embrassant
les Xe, XIe et XIIe si�cles, fait d�pendre Constantine principalement
de la Petite Kabylie et de Bougie, donc du Nord-Ouest. La troisi�me p�riode,
qui s'�tend sur les XIIIe XIVe et XVe si�cles, place Constantine dans
la mouvance de Tunis, sous la dynastie des Hafsides. La quatri�me p�riode
est celle de la domination turque qui couvre les XVIe, XVIIe et XVIIIe
si�cles. Constantine passe alors sous la tutelle d'Alger.
Le principal �v�nement qui a entra�n� l'arabisation de Constantine est
li� au destin des Fatimides.
C'est en Petite Kabylie que les Fatimides, au d�but du Xe si�cle, ont
recrut� leur arm�e dont les Ketama qui habitaient les montagnes au Nord
de Mila, et en form�rent le corps principal. Quand cette arm�e descendit
du djebel, elle eut besoin de bases et elle les trouva � Mua, � Constantine
et dans les anciens castella parmi lesquels Tiddis.
Au commencement du XVIe si�cle, Constantine comptait huit mille feux,
ce qui peut repr�senter environ quarante mille habitants. Il faut comprendre
dans ce chiffre, � c�t� d'une petite communaut� chr�tienne, les membres
d'une communaut� juive nombreuse.
On n'a pas de renseignements pr�cis sur la communaut� chr�tienne.
Seule est signal�e la pr�sence de G�nois au cours du XVe si�cle. Les colonies
de marchands n'�taient jamais nombreuses. Les marchands logeaient dans
des b�timents appel�s fondouks, dont la construction et les grosses r�parations
incombaient en g�n�ral � l'administration sultanienne. Ils avaient le
droit d'y poss�der une chapelle.
On est mieux renseign� sur la communaut� juive. Il semble d'ailleurs que
Constantine n'a jamais cess� d'avoir ses Juifs aux murs fortement
berb�ris�es. Sous les Hafsides, les Isra�lites semblent avoir v�cu en
groupes diss�min�s parmi les Musulmans. Leur regroupement dans un seul
quartier ne date que de la fin du XVIIIe si�cle.
Quant � la population musulmane, il semble qu'elle ait �t� partag�e par
quartiers en factions inf�od�es aux chefs des familles les plus influentes.
On trouvait � Constantine une vieille bourgeoisie de grandes familles
jalouses entre elles de leur prestige s�culaire.
Fin
XVe si�cle
Il
est difficile de d�terminer l'�poque du premier �tablissement des Turcs
� Constantine. [
]
L'autorit� des Turcs ne s'est pas �tablie facilement. Les partisans des
Hafsides, au d�but de 1568, massacr�rent les Turcs et expuls�rent leurs
s�ides. Le pacha Mohammed dut, pour ramener l'ordre, conduire en personne
une exp�dition contre Constantine. La ville n'osa pas r�sister et ouvrit
ses portes sans combat. Les Abd el-Moum�ne, chefs du parti Hafside � Constantine,
furent d�finitivement vaincus et les Ouled Saoula �cart�s.
Constantine fut choisie au XVIe si�cle pour �tre la capitale du Beylik
de l'Est.
A propos de l'occupation turque et du Beylik de Constantine un site tr�s
beau et surtout tr�s document� : Le
beylik de Qacentina
1771-1792
Ce
fut Salah-Bey qui rendit
� Constantine son cachet de capitale et la dota d'�difices tels que la
mosqu�e et la medersa (�cole) de Sidi El-Kettani (actuellement place N�grier)
plus connu sous le nom de Djamaa El Kettani ou El Kettania, qui existe
toujours et qui n'a jamais ferm�e ses portes ; de nombreux arabisants
de Constantine y ont fait un passage... ; et la belle medersa de Sidi-L.Akhdar
o� se fait actuellement le cours sup�rieur d'arabe, sans parler de constructions
particuli�res telles que son habitation d'El-Blate.
Il cantonna les Juifs, jusqu'alors r�pandus un peu partout, g�n�s et g�nants,
dans le quartier de Charra (rue Grand), qui devint leur Ghetto.
Reconstruction du pont d'El Kantara par Salah Bey.
1830
La
prise d'Alger par les Fran�ais en 1830 posa � Constantine un cas de conscience.
Les principaux habitants se r�unirent chez le Cheikh el-Bled. Apr�s bien
des avis divers, il fut d�cid� de ne pas reconna�tre la domination fran�aise
et de continuer � ob�ir � El-Hadj Ahmed. C'est � Ahmed
Bey que l'on doit le fameux Palais
du Bey.
21
novembre 1836
Ahmed
Bey combattit avec succ�s l'exp�dition fran�aise de Clauzel en repoussant
par deux fois les assauts fran�ais contre la porte d'El Kantara.
13 octobre 1837
Derni�re
grande ville d'Alg�rie � r�sister aux fran�ais, Constantine tombe.
Le 12 octobre une canonnade redoubl�e ouvre la br�che.
Le 13 au matin, trois colonnes fortes d'un millier d'hommes donnent l'assaut
sous le commandement du lieutenant-colonel Lamorici�re.
La colonne Lamorici�re - les Zouaves - entre la premi�re et plante le
drapeau sur le mur d'enceinte. Se d�roule alors un combat rue par rue,
maison par maison.
Redoutant les repr�sailles des vainqueurs. la population tentera de fuir
par les gorges, on d�nombrera de ce fait plusieurs victimes.
Le colonel Combes sera tu� dans la bataille. Ben A�ssa, le lieutenant
du Bey s'�chappera par les gorges � l'aide de cordes. D�finitivement
d�fait le Bey Ahmed prit la fuite et se r�fugia dans les tribus du Sud
poursuivi par le Cheik El Arab aux ordres du g�n�ral Val�e. lequel recevait
le 12 novembre le b�ton de mar�chal de France. Il sera gouverneur g�n�ral
de l'Alg�rie de 1837 � 1840.

Lire
le r�cit d�taill� des deux si�ges de Constantine (1836 - 1837)
Une
page Web concernant cet événement
Cela
s'est passé un 13 octobre 1837, la chute de Constantine
La
prise de Constantine par le peintre Horace Vernet
L'évènement dans un manuel scolaire d'histoire (Malet et Isaac)
La prise de Constantine en cartes postales
Commence
alors la p�riode de colonisation.
Les
composantes de la communaut� pied-noir en Alg�rie.
-
Les
Fran�ais.
Les
d�buts du peuplement fran�ais en Alg�rie �voquent surtout deux images
: d'une part, celle des grands colons aventureux venus " en gants
glac�s en en habits noirs ", d'origine bourgeoise, qui n'h�sitent
pas � s'installer seuls au milieu des Arabes avec lesquels ils �tablissent
souvent de bons rapports et se lancent dans des entreprises agricoles
presque toujours ruineuses ; d'autre part, la naissance de Boufarik,
autour de la petite colonie du " bazar", et le v�ritable calvaire
des premiers habitants aux prises avec la fi�vre et l'ins�curit�.
Cependant la colonisation fran�aise d�s le d�but fut surtout urbaine
et elle le fut de plus en plus avec le temps, imit�e d'ailleurs par
tous les autres �l�ments europ�ens. Ce sont des Fran�ais qui, les premiers,
�l�vent de toute part maisons de commerce et magasins.
Si l'on excepte quelques tentatives de cr�ation de villages par des
entrepreneurs, c'est l'Etat qui demeure le ma�tre d'uvre, choisissant
les r�gions, fixant les p�rim�tres � lotir, recrutant les colons, leur
imposant les conditions � remplir pour devenir propri�taires.
Pratiquement la colonisation officielle se termine en 1928, avec la
cr�ation du dernier village.
-
Les
Europ�ens.
Aux
colons fran�ais s'ajout�rent des immigrants venant de toute l'Europe.
Dans l'ordre d'importance Espagnols, Italiens, Maltais (particuli�rement
� Constantine), Allemands, Belges, Suisses, Polonais, etc
-
Les
Alg�riens.
- Les
juifs.
A
la masse essentielle de Jud�o-Berb�res s'�taient ajout�s, surtout
dans les villes, � partir de la fin du XIIIe si�cle, les Juifs
chass�s d'Espagne et ensuite, � la fin du XVIIe si�cle et au d�but
du XVIIIe, les Juifs livournais.
- Une
composante d'origine musulmane.
Si
la naturalisation et l'�vang�lisation pouvaient appara�tre comme
les moyens d'une fusion entre la communaut� indig�ne et la communaut�
europ�enne, il est certain que la France n'a jamais pratiqu� syst�matiquement
ni l'une ni l'autre.
Le nombre total des naturalis�s ne d�passe pas 10.000 chez les
musulmans et l'acquisition de la citoyennet� fran�aise n'implique
pas ipso facto l'adh�sion � la communaut� europ�enne d'Alg�rie,
les liens affectifs et religieux restant tr�s forts avec la communaut�
d'origine.
1844
D'une
ordonnance qui remonte au 9 juin 1844, le Rocher de Constantine prit un
caract�re hybride qu'il a conserv� de nos jours. Il fut en effet partag�
en deux parties, l'une europ�enne et l'autre musulmane. Dans la zone europ�enne,
qui se trouvait � l'Ouest, on per�a des rues rectilignes, orient�es Nord-Sud,
tandis que la zone musulmane conservait cette irr�gularit� et cette fantaisie
qui lui conf�rent encore maintenant un aspect si pittoresque.
1847
La
population indig�ne de Constantine diff�re par sa composition de celle
des autres villes de l'Alg�rie. Elle ne renferme qu'un tr�s petit nombre
de Turcs et de Koulouglis et pas de Maures. Elle se compose presque exclusivement
de familles arabes ou berb�res, venues de presque toutes les tribus de
la province, et d'isra�lites. Au 1er janvier 1847 elle �tait de 18.969
individus, dont 15.054 musulmans, 552 n�gres et 3.363 isra�lites. Apr�s
Alger, Constantine est de beaucoup la ville la plus peupl�e de l'Alg�rie.
Quant � la population europ�enne, son chiffre est de 1.919 individus,
dont 1.274 Fran�ais.
1851 - Construction de la halle aux grains.
1853 - Construction du musée de Cirta.
26
avril 1854
Cr�ation
de la Municipalit� de Constantine. Premier maire : Seguy-Villevaleix.
En savoir plus sur les armoiries de Constantine.
1857 - Ecroulement de l'ancien pont d'El Kantara.
1864 - Reconstruction du pont d'El Kantara, appelé aussi pont d'El-Mechebka.
1865 - Percement de la rue Nationale (Triq Edjdida) - Construction de l'école Arago.
24
octobre 1870 : D�cret Cr�mieux
A
partir de 1845-1850, les 32.000 Juifs d'Alg�rie, soutenus par les lib�raux
et des notables musulmans, avaient commenc� � revendiquer la citoyennet�
fran�aise. Elle leur avait �t� accord�e d'abord par Napol�on III, par
le s�natus-consulte de mars 1870, puis, apr�s la proclamation de la R�publique,
par le d�cret connu sous le nom de d�cret Cr�mieux, pr�cis� en octobre
1871 par l'Assembl�e nationale.
Tout de suite contest� par l'arm�e et les Europ�ens de "souche"
qui en ont r�clam� l'abrogation, ce d�cret a �t� la cible d'un antis�mitisme
extr�mement virulent qui a connu une forte pouss�e au moment de l'affaire
Dreyfus, les suffrages des Europ�ens d'Alg�rie offrant aux anti�s�mites
d�clar�s, dans les ann�es 1894-1902, leur seule repr�sentation parlementaire.
1875 - Construction de la caserne de gendarmerie.
1876 - Construction de l'hôpital civil.
1881 - Construction de la première école professionnelle de jeunes filles musulmanes.
1863 à 1883 - Construction du théâtre.
1883 - Achèvement du Lycée National de Constantine, futur lycée d'Aumale.
1886 - Construction de la préfecture.
1892
"La
population de Constantine est d'environ 49.000 habitants parmi lesquels
10.500 fran�ais, 5.700 isra�lites, 29.000 musulmans et les autres sont
de nationalit�s diverses.
Constantine est divis�e en deux quartiers : le quartier Europ�en et
le quartier Arabe.
Le quartier Europ�en, dans lequel on retrouve le mouvement des grandes
villes de la M�tropole, forme un peu plus du tiers de la ville. Les rues
y sont belles et coup�es � angle droit, les constructions y sont tr�s
hautes.
Le quartier Arabe est le centre o� aboutit le commerce de l'int�rieur
de l'Alg�rie, dont les indig�nes de la ville sont les interm�diaires intelligents.
On y trouve encore intacts les vestiges de la couleur locale indig�ne
qui dispara�t de plus en plus des autres villes de l'Alg�rie.
On peut subdiviser ce quartier en deux parties : celle que nous visitons,
et le quartier Juif proprement dit et o�, de chaque c�t� des rues, qui
ressemblent � des bazars, s'ouvrent de petites boutiques."
"Une
famille juive de Constantine" un texte de Benjamin Stora (Le
Monde 6 juillet 2004)
1901-1935
Pendant
cette p�riode �mile Morinaud, d�put�-maire, et ancien ministre, de Constantine,
transforme profond�ment la ville et lui donne l'aspect qu'on lui conna�t
encore aujourd'hui.
Parmi les importants travaux entrepris durant cette p�riode citons : l'arasement
du Coudiat-Aty, les ponts de Sidi Rached et de Sidi M'Cid, les passerelles
Perr�gaux et Lamy, la r�fection des ponts d'El Kantara et des Arcades
Romaines, �largissements des avenues et des rues, r�servoir du Mansourah,
r�fection des �gouts, cr�ation des squares Panis et d'El Kantara, des
kiosques � musique, ascenseurs de la Passerelle Perr�gaux et de Sidi M'Cid,
du boulevard de l'Ab�me, des Monuments aux Morts de Sidi M'Cid, de la
Br�che et du Cimeti�re, d'une dizaine d'�coles dont la M�dersa, des grands
b�timents publics comme la Poste, le Palais Consulaire, la Maison de l'Ouvrier,
le Casino, l'Universit� Populaire, le Mus�e, l'Orphelinat de Sidi Mabrouk,
la Maison de l'Agriculture, le Palais de Justice, les Habitations � Bon
March� de Bellevue, Lamy, Cit� Gaillard, Mansourah, Camp des Oliviers,
Avenues Viviani et Forcioli. Transformation de Sidi M'Cid et refonte compl�te
de l'H�pital, cr�ation des salles de r�union � Sidi Mabrouk - les Ateliers
et � El Kantara, des infirmeries et des dispensaires indig�nes, etc, etc
1902 - Dérasement du Coudiat-Aty
1903 - Inauguration de la mairie.
1908 - Inauguration de la poste et du crédit foncier.
1909 - Inauguration de la nouvelle Medersa
1912 - Début des travaux du boulevard de l'Abîme - Inauguration des ponts de Sidi Rached et Sidi M'Cid.
février 1913 - Arrivée de la statue de Constantin.
1915 - Achèvement de la construction du boulevard de l'Abîme.
1918 - Inauguration du palais de justice.
1923 - Inauguration de la passerelle Perrégaux - Installation de la statue de Constantin place de la gare.
1925 - Construction du pont des chutes.
1926 - Construction de la banque d'Algérie.
1927 - Création de l'aéro-club.
1930 - Premier meeting de l'aéro-club sur l'hippodrome situé à Sidi-Mabrouk
1930 -
Inauguration du Monument
aux Morts - Construction
du Musée Cirta
Voir "A
la rencontre des combattants 1914-1918 du Monument aux Morts de Constantine"
1933 - Construction du garage Citroën.
1933 - Création de l'aérodrome de Oued Hamimim.
1934 - Inauguration du casino - Début des travaux d'aménagement de la place de la Brèche.
3
et 5 ao�t 1934 : Pogrom de Constantine
"
A premi�re vue, il n'y avait aucune raison de craindre les suites d'une
dispute intervenue le soir de vendredi 3 ao�t 1934 entre Eliaou Khalifa,
un zouave juif pris de boisson, et un petit groupe de Musulmans, rassembl�s
dans la cour d'une mosqu�e de Constantine assez c�l�bre, Sidi Lakhdar.[
]
M�me invent�e par des militants antis�mites venus de la m�tropole ou par
des anti-juifs issus de la population coloniale, la propagande antis�mite
pouvait influencer un nombre assez consid�rable des habitants les plus
d�favoris�s ou les plus m�contents - qui n'�taient pas rares � nourrir
de vives rancurs nationalistes et religieuses. Les propagandistes
jugeaient souvent utile de simuler une certaine " arabophilie ".
Aussi des Musulmans furent-ils amen�s � regarder les communaut�s juives
de leur pays d'un il jaloux et � leur envier le mieux-�tre �conomique
(relatif) qui d�coulait de leur statut de citoyen fran�ais.[
]
Les d�sordres qui s'ensuivirent - foules d'�meutiers de plus en plus nombreuses,
attroupements mena�ants dans le quartier juif, de fa�on � " assi�ger
" plusieurs habitants juifs dans leurs logements, agressions sur
des passants juifs, bon nombre de magasins juifs saccag�s - dur�rent presque
toute la nuit du 3 au 4 ao�t, jusqu'� la r�pression s�v�re des violences
par les forces de l'arm�e et de la police. Le bilan des cons�quences imm�diates
- 15 bless�s, un Musulman mort apr�s avoir �t� gri�vement bless� par balle.[
]
Le lendemain, on vit des personnages marquants juifs et musulmans s'activer � pr�cher la mod�ration � leurs coreligionnaires - d'un c�t�, M. Lellouche,
pr�sident du Consistoire et conseiller g�n�ral, et le Grand Rabbin Halimi;
de l'autre c�t�, le Grand Mufti de Constantine, le Cheikh Ben Badis, grand
r�formiste religieux, et le Docteur Bendjelloul, conseiller g�n�ral et
un des chefs du mouvement nationaliste du Constantinois.[
]
L'afflux important aussi bien d'habitants de la r�gion environnante que
de Constantine elle-m�me vers le quartier du March� et en particulier
vers la Place des Galettes n'avait rien d'inhabituel en soi. N�anmoins,
comme pour distinguer le dimanche 5 ao�t des jours de march� normaux,
de nombreux hommes jeunes �taient arm�s, le plus souvent de couteaux,
de rasoirs ou de matraques; certains portaient m�me des armes � feu, malgr�
l'interdiction l�gale qui visait les indig�nes musulmans.[
]
Des rixes jud�o-musulmanes qui �clat�rent au quartier du March� ne tard�rent
pas � prendre de l'ampleur. Au cours de la premi�re phase des troubles
du 5 ao�t, deux groupes de Juifs tir�rent de nombreux coups de feu par
les fen�tres de leurs appartements - actes imprudents d'autod�fense pr�ventive
? - ne manquant pas ainsi d'enflammer les passions des �meutiers.[
]
Les magasins juifs furent incendi�s et des familles juives furent �gorg�es
dans leurs maisons. On guettait les v�hicules qui circulaient sur les
art�res principales de la ville, ainsi que par ses issues, afin d'attraper
des Juifs qui t�chaient d'�chapper au carnage.[
]
Suivant des consignes de non-intervention, soldats et officiers (� de
rares exceptions pr�s) ne firent que jouer le r�le de spectateurs, ne
disposant d'ailleurs que d'armes d�pourvues de cartouches.
Environ quatre heures apr�s le retour du d�put�-maire Morinaud � Constantine,
au d�but de l'apr�s-midi, on fit distribuer aux troupes les munitions
n�cessaires pour r�tablir l'ordre. Ces consignes nouvelles ne purent rien
changer aux cons�quences tragiques des atrocit�s d�j� perp�tr�es - les
vingt-huit morts - pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards,
ainsi que les dizaines de bless�s, de victimes de toute sorte de violences
barbares. Les habitants fran�ais et europ�ens s'�taient bien gard�s d'intervenir
de quelque fa�on que ce fut. Par contre, certains rescap�s du massacre
avaient la vie sauve gr�ce au d�vouement et au courage de quelques Constantinois
musulmans, qui les avaient cach�s et prot�g�s. Les dommages s'�levant
� 150 millions de francs-Poincar� environ, le total de sinistr�s � Constantine
fut �valu� � 1777. "
Extraits d'un texte de Paul Leslie "Les
Juifs de Constantine"
Un article sur le pogrom de 1934 paru en 2014 dans Israël Actu
Les émeutes antijuives de Constantine (août
1934) par Joshua
Cole
Une
de mes correspondante tient � pr�ciser ce qui suit :
" Le 8 aout 1934, des chr�tiens ont aussi sauv� des juifs. J'ai
� ce sujet un t�moignage de 1er ordre. Ma grand-m�re maternelle qui a
91 ans etait pr�sente ce jour l� dans la ville. Elle a vu des gens massacr�s,
des magasins pill�s. Elle a vu son patron chr�tien cacher une famille
de commerçants. "
1935 - Construction de la piscine olympique.
1937 - Inauguration de la place de la Brèche.
1937 - Cérémonies du centenaire de la prise de Constantine.
 |
2 photos qui ont du être prises lors de la visite du Président Albert Lebrun en 1937 pour la célébration du centenaire de la prise de Constantine en 1837.
Le cortège passe sur le pont d'El Kantara dont on peut voir encore le tablier en fonte qui s'est écroulé dans les gorges du Rhummel dans les années 50.
Le cortège vient de la gare où a été accueuilli le Présidentt et se dirige vers la place de la Brèche. On devine les spahis à cheval qui encadrent la voiture du Présidentt.
Documents fournis par Guy Bessière |
 |
16 avril 1940
Décès d'Albelhamid Ben Badis.
Il fut enterré en présence de 20 000 personnes. Ses obsèques prirent l'aspect d'une gigantesque manifestation anticolonialiste. Promoteur du savoir, il est le 16 avril de chaque année, honoré au cours de "Youm-El-Ilm" (Journée de la science.)
7
octobre 1940 : Abrogation du d�cret Cr�mieux
Quand,
le 7 octobre 1940, le gouvernement de Vichy abrogea le d�cret Cr�mieux,
retirant aux Juifs tous leurs droits � la citoyennet� fran�aise et refaisant
d'eux des "indig�nes" au m�me titre que les Musulmans, ce n'�tait
pas uniquement le r�sultat de la politique d�cid�e en m�tropole mais aussi
la cons�quence de cet antis�mitisme persistant au sein de la soci�t� europ�enne
d'Alg�rie. 12.000 enfants juifs furent expuls�s de l'enseignement public
primaire, secondaire et professionnel � la rentr�e de 1941, le nombre
d'enfants �cart�s se montant � 18.000 l'ann�e suivante. Seize camps, de
vocations diverses, souvent gard�s par d'anciens l�gionnaires ouvertement
pro-nazis, furent ouverts en Alg�rie, dont certains regroupaient les soldats
juifs alg�riens de la classe 1939, contraints � des travaux forc�s.
1939-1945
Et
Jos� Aboulker, un des anciens leaders de la R�sistance juive alg�rienne,
de r�sumer ainsi le comportement des Alg�riens musulmans, � l'occasion
d'une interview avec Jean Laloum, effectu�e le 13 janvier 1986: "
Les Arabes n'ont pas pris parti dans la guerre. Ce n'�tait pas leur guerre.
Avec les Juifs ils ont �t� parfaits. Non seulement ils ont refus� la propagande
et les actes anti-juifs auxquels les Allemands et Vichy les poussaient,
mais ils n'ont pas c�d� � la tentation des b�n�fices. Alors que les Pieds-Noirs
se disputaient les biens juifs, pas un Arabe n'en achetait. La consigne
en fut donn�e dans les mosqu�es : les Juifs sont dans le malheur, ils
sont nos fr�res. "
20
octobre 1943
Ce
ne fut que le 20 octobre 1943, soit pr�s d'un an apr�s le d�barquement
alli� en Afrique du Nord , que le Comit� fran�ais de lib�ration nationale
acc�da � la demande des Juifs d'Alg�rie de recouvrer leurs droits politiques
de citoyens, demande � laquelle les notables musulmans, qui formulaient
la m�me pour tous les Alg�riens, �taient loin d'�tre hostiles. Quant aux
responsables europ�ens de la r�pression anti�juive, ils ne firent, pour
la plupart, l'objet d'aucune poursuite.
1943
Pendant la guerre, à Constantine aussi les restrictions étaient de rigueur et il y avait donc des cartes de ravitaillement.
|
|
12
d�cembre 1943 : Discours de Constantine
C'est
� Constantine, le 12 d�cembre 1943, que le gouvernement provisoire
du g�n�ral de Gaulle octroya la citoyennet� fran�aise � plusieurs dizaines
de milliers (60.000) de musulmans et promit des r�formes. Cependant, rien
ne put stopper la progression dans le pays de l'id�e d'une soustraction
de l'Alg�rie � la souverainet� fran�aise.
8
mai 1945 : D�but des massacres de S�tif (d�partement de Constantine)
Le
8 mai 1945, qui signe la fin du nazisme, correspond aussi � l'un des moments
les plus sanglants de la r�pression coloniale. La r�volte de S�tif s'inscrit
en effet comme une �tape d�cisive du nationalisme alg�rien. Cette r�volte,
qui s'�tend � Guelma, B�ne, Biskra, Batna et Constantine, cristallise
ainsi plus d'un si�cle de frustrations et d'humiliations. La r�pression
men�e alors par le g�n�ral Duval, engageant l'aviation et la marine, est
d'une violence inou�e : en quelques semaines, de 6.000 � 8.000 alg�riens
sont tu�s, 45.000 selon la m�moire collective alg�rienne.
20
Septembre 1947
Promulgation
du statut de l'Alg�rie : tous les Alg�riens ont la citoyennet� fran�aise,
mais cette �galit� est contredite par l'existence d'un double coll�ge
�lectoral qui assure la sous-repr�sentation des "Fran�ais musulmans
d'Alg�rie".
Le statut de 1947, celui dont on pouvait esp�rer quil ouvrait la
voie � une Alg�rie nouvelle, �tablissait lin�galit� en mati�re de
droits civiques, puisquil instituait deux coll�ges �lectoraux, le
premier coll�ge (900.000 europ�ens et 63194 musulmans, qui ont
le statut fran�ais) �lisait 60 repr�sentants � lAssembl�e alg�rienne,
le second coll�ge (9 millions dindig�nes) �lisait �galement
60 repr�sentants � cette m�me assembl�e.
Ce statut ne satisfaisait pas les "indig�nes" et m�contentait
les colons. Il est consid�r� comme trop lib�ral, est sabot� par les Europ�ens
qui font pression sur les gouverneurs g�n�raux successifs pour qu'il ne
soit pas appliqu�.

Petit Larousse illustré (104ème édition)
1954-1962
(dans le Constantinois)
Constantine
est une ville o� il y a entre 200 000 et 250 000 musulmans, 30 000
juifs et 30 000 chr�tiens.
Principaux événements
survenus du coté FLN / ALN
dans la zone autonome Constantine-Ville (zone 5)
de 1953 à 1961
-
1er
novembre 1954 - Insurrection dans les Aur�s (sud Constantinois).
Ceci est le point de d�part de la guerre d'Alg�rie.
-
8
mai 1955 - Premier attentat FLN � Constantine. Une bombe explose
au casino provoquant de nombreux bless�s.
-
20
ao�t 1955 - Les Fran�ais du Constantinois, rendent la guerre irr�versible.
D�cid�s � emp�cher la politique d'int�gration, le FLN organise � Philippeville
et dans tout le nord Constantinois, un soul�vement de musulmans.
Ceux-ci attaquent les quartiers europ�ens des villes et massacrent
les habitants des fermes isol�es, faisant des dizaines de morts
autour de Constantine.
A Constantine assassinat dans sa pharmacie de la rue Cl�menceau du
neveu de Ferhat Abbas. Plusieurs bombes explosent dans la ville.
Des grenades �clatent au restaurant Gambetta rue Caraman (15 bless�s)
et au cin�ma ABC.
Le 20 août 1955 à Constantine par
Ahmed Boudjeriou
Il s'en suit une dure r�pression, en partie men�e par les civils
europ�ens,
qui r�agissent par une "chasse � l'arabe". Le bilan
de ces journ�es est de 71 morts europ�ens et de plusieurs milliers
d'alg�riens..
Un foss� de sang s�pare d�sormais les deux communaut�s. Les europ�ens
se dressent en bloc contre les musulmans et l'action du FLN qui
accro�t
ainsi son emprise sur la population.
-
En
mai 1956, Maurice Papon est � nouveau nomm� Pr�fet-Inspecteur
G�n�ral
de l'Administration en Mission Extraordinaire (IGAME) pour la R�gion
de l'Est Alg�rien � Constantine (Il avait d�j� occup� les fonctions
de Pr�fet de Constantine d'octobre 1949 � d�but 1952.). Son activit�
� Constantine, le maintien de l'ordre, montre ce dont le fonctionnaire
de Vichy est capable. Jusqu'en 1957, des milliers d'Alg�riens seront
tu�s, 114.000 personnes seront intern�es dans des camps, dans lesquels
- selon un rapport de Michel Rocard publi� dans Le Monde
- entre 50 et 60 personnes meurent quotidiennement.
-
2
mai 1957 - A Constantine, au march� N�grier, un attentat FLN � la
grenade, fait 1 mort et plus de 25 bless�s.
-
14
mars 1958 - Maurice Papon quitte Constantine pour la pr�fecture
de police de Paris. Il est remplac� par le pr�fet Chapel.
-
5
juin 1958 - Le lendemain du fameux "Je vous ai compris
"
d'Alger, le g�n�ral De Gaulle prononce le m�me discours place de
la Br�che (devant le th��tre). A ses c�t�s Jacques Soustelle et
le g�n�ral
Salan.
Une
très riche série de photos de la venue de De Gaulle à Constantine.
-
28
septembre 1958 - R�f�rendum constitutionnel. Alors que la France
se dote d'une nouvelle constitution (80% des Alg�riens autochtones
participent au r�f�rendum avec 97% de oui pour la Ve R�publique),
le FLN se constitue en partenaire sur un pied d'�galit� par la
cr�ation
du Gouvernement Provisoire de la R�publique Alg�rienne (GPRA).
-
3
octobre 1958 - De Gaulle d�fini le "plan de Constantine"
pour transformer l'Alg�rie en 5 ans : distribution de 250.000 ha
aux fellahs, construction de 200.000 logements, cr�ation de 400.000
nouveaux emplois, scolarisation des enfants musulmans, alignement
des salaires sur ceux de la France m�tropolitaine. Mise en valeur
agricole et industrielle de l'Alg�rie. De Gaulle s'engage ensuite
sur la voie de l'Alg�rie
alg�rienne. Archive
INA
Un
article consacré au "Plan de Constantine".
-
23
octobre 1958 - De Gaulle propose "la paix des braves",
refus�e par le GPRA.
-
1960
- Madhi Belhaddad, premier et seul pr�fet musulman d'Alg�rie,
apr�s
en avoir �t� le premier et seul sous-pr�fet, est nomm� � Constantine.
-
9,
10 et 11 décembre 1960 - Manifestations à Constantine. Témoignage
d'Abdelkrim Badjadja.
-
22
juin 1961 - Assassinat de Raymond
Leyris
� midi, Viviane, la petite derni�re des quatre filles de Raymond,
est venue le chercher pour rentrer � la maison de la rue de France,
par Souk El Asser, le march� de la place N�grier. Cest l� quun
tueur, surgi de la cohue du souk o� il lattendait de toute �vidence,
abattit Raymond. Lhomme qui gisait dans son sang avait
48 ans et �tait le ma�tre du malouf, cette musique savante issue
de lh�ritage
arabo-andalou, � laquelle la Constantine juive et arabe vouait un
culte commun, fait de mystique dans la religion, de pri�re dans
la po�sie sensuelle.
On devine sans peine le mobile. Alors que le dernier quart dheure
de la guerre dind�pendance s�tirait dans une violence
atroce et banalis�e, la rupture entre les Juifs et les Musulmans
de Constantine devenait irr�versible. � partir de ce jour, les
Juifs allaient commencer � quitter la ville, portant, comme seul
bagage la nostalgie du pays perdu, ce sentiment m�me quils
partageaient avec les Musulmans, leurs compagnons dexil
en 1492, ann�e o�
ils avaient �t� ensemble chass�s dEspagne.
-
5
juillet 1961 - Le GPRA a proclam� cette date "journ�e nationale
contre la partition". A Constantine, � la hauteur de la
M�dersa,
rue Nationale, les appel�s, qui forment un barrage destin� � emp�cher
les musulmans de monter vers l'h�tel de Paris et le quartier europ�en,
sont abord�s par-derri�re alors qu'ils attendent le gros de la
manifestation par-devant ! Affol�s par la violence de la foule,
les soldats tirent pour se d�gager. Bilan : 17 morts, 200 bless�s.
-
1er
novembre 1961 (anniversaire de l'insurrection) - A Constantine on
s'attend � une nouvelle catastrophe. A la surprise g�n�rale
le 1er novembre s'y d�roule sans incident. Pour la premi�re
fois en Alg�rie,
les autorit�s fran�aises (le pr�fet musulman Madhi Belhaddad) et
FLN (Si Bachir responsable politico-militaire du FLN) ont pris contact
et ont ensemble d�cid� du programme de la journ�e !
-
4
d�cembre 1961 - Manifestation de 5.000 personnes � Constantine,
en faveur de l'Alg�rie fran�aise.
29
janvier 1962 - Le colonel Ch�teau-Jobert rejoint l'OAS, et prend
le commandement OAS de Constantine.
|

Plastiquage à Bellevue |
- 18
mars 1962 - Un accord de cessez-le-feu est sign� � Evian entre la
France et le FLN.
Esp�rant une reprise de la guerre, l'Organisation arm�e secr�te (OAS),
mouvement clandestin qui tenta par la violence de s'opposer � l'ind�pendance
de l'Alg�rie, redoubla ses actions terroristes, ce qui compromit
d�finitivement
l'avenir des Europ�ens en Alg�rie.
1957 - Construction de l'aéroport d'Aïn El Bey, appelé aujourd'hui aéroport Mohamed Boudiaf
1960 - Inauguration de la statue de Notre Dame de la Paix.
1er
juillet 1962 - Indépendance de l'Algérie
L'Alg�rie
devient ind�pendante. Sur 1.100.000 Fran�ais, il n'en reste au bout de
quelques mois que 170.000. A Evian, les n�gociateurs les plus pessimistes
pensaient que, au maximum, 50% des Fran�ais d'Alg�rie quitteraient l'Alg�rie
ind�pendante !
"La guerre d'Alg�rie fut certainement l'une des pages les plus
noires et les plus controvers�es de l'Histoire de France : elle soul�ve
encore aujourd'hui de nombreux d�bats. Plus d'un million de Fran�ais d'Alg�rie
choisirent l'exode vers la France, dans des conditions difficiles, redoutant
d'avoir � subir des repr�sailles dans le nouvel �tat alg�rien. Leurs craintes
ne furent pas vaines ! ; les notables alg�riens et les harkis rest�s fid�les
� la France au cours du conflit furent victimes de s�vices et de massacres.
La guerre d'Alg�rie fit pr�s d'un million de morts."
Lire
le récit du jour de l'indépendance à Constantine
illustré de photos.
Un
autre récit des fêtes de l'indépendance avec
des photos.
1968 - Naissance du projet de construction d'une grande mosquée (future Université et Mosquée Emir Abdelkader).
Mars 1968 - Pose de la première pierre pour la construction de l'université de Constantine.
Septembre 1971 - Début des activités pédagogiques à l'université de Constantine.
1994 - Inauguration de l'université islamique et mosquée Emir Abdelkader.
Aujourd'hui
Constantine
est chef-lieu de la wilaya du m�me nom.
La ville et son agglom�ration compte aujourd'hui plus de 800.000 habitants.
En savoir plus sur les armes actuelles de Constantine.
Elle
est devenue un grand pilier de l’industrie lourde algérienne
avec ses trois grandes usines mécaniques :
PMA: complexe des fabrications des tracteurs et machines agricoles et
moteurs,
PMO : complexe des fabrication des machines outils (tours, fraiseuses,
…etc.),
ENMTP : Usine de fabrication des machines de travaux publics (bulldozers,
rouleaux compresseurs, grues Poclain,...etc.) et c’est la plus grande
usine de ce type dans toute l’Afrique.
Un pôle
de l’enseignement supérieur avec ses trois grandes universités
: Mentouri, Zerzara et El Amir Abdelkader.
"Les Constantinois(es), ont toujours su qu'ils �taient ce m�lange
depuis la nuit des temps, aujourd'hui Constantine est une ville o� tous
les berb�res (kabyles, chaouis, mozabites, Milli, Jijeli, etc.) se c�toient
dans une harmonie somme toute des meilleures avec leurs compatriotes arabo-berb�res,
qui eux aussi sont un m�lange (et quel m�lange !), qui se sentent encore
berb�res mais qui ont �t� romanis�s, arabis�s au cours des temps, puis
francis�s, puis arabis�s � nouveau, etc."
Juillet
2000 - Comm�moration
de 2500 ans d'histoire de Constantine
5 juin 2008 - Mise en service du téléphérique.
4
juillet 2013 - Mise en service du tramway
Appel
lancé par Abdelkrim Badjdja
le 25 novembre 2008
En
l’an 2013, Constantine fêtera son 17ème siècle
sous ce nom.
Vieille de vingt-cinq siècles au moins, appelée
Cirta dans l’antiquité, Constantine célébrera
en l’an 2013 son 17ème siècle d’existence
sous ce nom qu’elle doit à l’empereur romain
Constantin le Grand (272-337), qui la fit rebâtir après
les destructions que lui avaient causées les guerres civiles
romaines.
Cet évènement devrait être
fêtée,
non seulement au niveau local ou national, mais aussi au niveau
international, Constantine appartenant à l’histoire
universelle, en symbolisant par sa permanence sur le même
site depuis 25 siècles au moins l’histoire de l’Algérie.
Je
lance donc un appel aux autorités de la ville de Constantine,
ainsi qu’aux intellectuels et à la société civile
algérienne, pour préparer d’ores et déjà ces
cérémonies de 2013 qui devraient réconcilier
les algériens avec leur histoire.
Ci-dessous quelques extraits d'un article sur l'histoire
de Constantine des origines à nos jours, que je présenterai
dans son intégralité bientôt en guise d'exposé des
motifs pour ces célébrations.
CONSTANTINE.
AUX ORIGINES DE L'ALGERIE
Par Abdelkrim BADJADJA
Explorer l'histoire de Constantine, Cirta à l'origine,
revient à parler des origines de l'Algérie.En effet,
Constantine symbolise la permanence de l'Algérie depuis
l'antiquité. C'est l'une des plus vieilles villes du monde.
Toutefois, la date exacte de sa fondation n'a pas été établie à ce
jour. L'impossibilité d'effectuer des fouilles archéologiques
au cour de la vieille ville, site occupé en permanence depuis
25 siècles au moins, en vue d'exhumer la plus ancienne couche
urbaine, explique cette carence dans la datation.
.... .......
CIRTA, premier nom de la cité donc,
est mentionnée
pour la première fois dans l'Histoire à l'occasion
de la seconde guerre punique, soit vers la fin du 3e siècle
av. JC. Elle avait la réputation d'être une place
inaccessible, en même temps qu'une ville opulente, riche
de par son rôle commercial ; et elle fut déjà le
théâtre d'une lutte sans merci pour le pouvoir.
....
En l'an 311, Cirta se trouvant impliquée
dans les guerres civiles romaines, a été détruite
en grande partie par Maxence. Constantin, sorti vainqueur de ces guerres,
la fit reconstruire en l'an 313. Cirta prit alors le nom de C0NSTANTINE,
qu'elle porte maintenant depuis 17 siècles.
El Watan - 2 janvier
2014
Pas d'anniversaire
pour le XVIIe siècle de la ville.
Personne ne s'est
rendu compte de la date-événement, aussi
bien du côté des officiels que de celui de
l'élite et de la société civile.
En 2013, Constantine
a bouclé son XVIIe siècle d'existence sous
ce nom. Telle une orpheline, la ville a vécu son anniversaire
dans la tristesse, sans fête ni commémoration.
Car personne ne s'est rendu compte de la date-événement,
aussi bien du côté des officiels que de celui
de l'élite et de la société civile.
Seul Abdelkrim Badjadja, ancien directeur des archives de
Constantine, aujourd'hui établi à Abu Dhabi,
a tenu à marquer l'anniversaire.
D'ailleurs, il y a quelques
mois il a lancé un appel pour la préparation
de festivités à la hauteur de l'événement. «Je
lance donc un appel aux autorités de la ville de Constantine,
ainsi qu'aux intellectuels et à la société civile
algérienne pour préparer d'ores et déjà ces
cérémonies de 2013 qui devraient réconcilier
les Algériens avec leur histoire», avait-il écrit
sur son blog. L'appel est demeuré lettre morte, car
aucune cérémonie n'a été signalée à ce
sujet. Mieux ! Voilà que l'année s'achève
et à aucun moment les responsables et les institutions
n'ont fait allusion à cet anniversaire. Même
l'université a oublié l'événement.
Idem aussi du côté du musée Cirta. Interrogé à ce
sujet, le directeur de la culture, Djamel Foughali, reconnaît
que sa direction n'a pas prévu de commémorer
l'anniversaire, en faisant valoir cependant un argument étrange !
«Nous n'avons
rien prévu pour la simple raison que Constantine se
suffit de l'honneur d'avoir été désignée
capitale de la culture arabe, et à cette occasion
nous aurons tout le temps de revenir sur son histoire ancienne»,
a-t-il affirmé.
En décodé, notre directeur de la culture qui ignore, à l'instar
du citoyen lambda, cette date qui s'étale sur 365 jours, estime qu'il
s'agit là d'un non-événement qui ne mérite pas
qu'on s'y attarde ou qu'on lui consacre un moment de souvenir ne serait-ce
que pour les écoliers. Nous avons rencontré la même indifférence
chez le jeune maire de la ville, Seifeddine Rihani. Le président de
l'APC n'a pas caché son ignorance concernant cette date et a ajouté un
zest de mépris envers la question ! «Nous sommes préoccupés
par le gigantesque programme de développement ; nous avons chaque
jour de sérieux problèmes à gérer, notamment les
manifestations et les routes coupées par les citoyens», nous a-t-il
répondu, alors qu'il participait à un congrès des enfants
de moudjahidine.
Agée d'au moins
2500 ans, Constantine est l'une des plus vieilles cités
au monde. Détruite par l'empereur Maxence pendant
les guerres civiles romaines, Constantin le Grand entreprit
de la rebâtir et lui donna son nom en l'an 313.
Selon Badjadja, «cet événement devrait être fêté,
non seulement au niveau local ou national, mais aussi au niveau international,
Constantine appartenant à l'histoire universelle, en symbolisant par
sa permanence sur le même site depuis 25 siècles au moins l'histoire
de l'Algérie». Dans une autre époque, cet oubli aurait
infligé la honte aux Constantinois. Aujourd'hui, il incarne, du moins,
le détachement affligeant de la cité et de ses habitants.
Nouri Nesrouche |
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Liste des Beys de Constantine
Liste
des préfets et des walis de Constantine
Liste
des maires et des Présidents de l'APC de Constantine
La municipalité de Constantine de 1947 à 1962
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Quelques documents sur l'histoire de Constantine
Constantine : D'une ville attractive à une ville répulsive
Un article
du Al Huffington Post du 24 octobre 2016
Une video publiée par Euronews
Constantine à travers les âges
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Sources
bibliographiques :
"De
Cirta � Constantine de 1836 � 1962" - ACEP- Ensemble
"La France à Constantine" (3 volumes) par Jacques Gatt
"Constantine" par A. Berthier et R. Goossens
"Histoire de l'Afrique septentrionale" par Ernest Mercier
"LAlg�rie", par MM. Les capitaines du g�nie Rozet et Carette.1850
"Les juifs de Constantine" par Paul Leslie
"Dune rive � lautre - la guerre dAlg�rie, de la
m�moire � lhistoire" par Gilles Manceron et Hassan Remaoun
)
"La guerre d'Alg�rie" par Yves Courri�re
"Encyclop�die Microsoft Encarta"
et diverses pages Internet.
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