Casino En LigneSites De Paris SportifsMeilleur Casino En LigneCasino En LigneCasino En Ligne

Samedi, 05 Mai 2018

Vieille ville de Constantine: des "cures" de rajeunissement timor�es

CONSTANTINE - Conglom�rat d'habitations et d'�difices s�culaires, miroir d'une identit� plurielle, la vieille ville de Constantine est aussi le c�ur fatigu�, mais toujours battant, d'une m�tropole dont l'excroissance urbanistique au cours des derni�res d�cennies a phagocyt� ce pan ancestral de l'histoire de la ville, dans l'attente d'une sauvegarde durable et salutaire.

Depuis plusieurs ann�es, des �tudes et "cures" de rajeunissement sporadiques et timor�es ont �t� entreprises pour tenter de pr�server cette vieille cit� � l'image du Master plan �labor� en collaboration avec l'universit� Roma 3, ou encore du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegard�s (PPSMVSS), mais sans r�sultats efficients pour r�soudre cette "�quation" � plusieurs inconnues.

Lanc� en application des dispositions de la loi n 98-04 du 15 juin 1998, relative � la protection du patrimoine culturel et faisant suite au classement de la vieille ville de Constantine comme secteur sauvegard� conform�ment au d�cret interminist�riel n 05-208 du 4 juin 2005, ce plan de sauvegarde est un outil visant � la pr�servation des valeurs historiques, culturelles et architecturales.

Architecte-urbaniste, experte des sites et monuments historiques, membre fondatrice et vice-pr�sidente de l'acad�mie alg�rienne des sciences et technologies, Pr. Samia Benabbas Kaghouche a rappel� � l'APS que "le PPSMVSS est un outil �quivalent � un Plan d'occupation au sol (POS), c'est-�-dire qui s'int�resse d'avantage aux actions d'affectation au sol et � la stabilit� des constructions qui le composent".

Il a notamment pour objectif "la restitution du diagnostic du site et la mise en place de quelque mesures d'urgence dict�es par la conjoncture pr�valant au moment de son �laboration", a-t-elle pr�cis�.

Estimant qu'un site historique d'une ville vivante est un pan urbain en perp�tuels �volution, changement et mutation, Mme Benabbas a soulign�, toutefois, qu'"une construction dans un �tat moyen aujourd'hui, peut menacer ruine 5 ann�es plus tard", d'o� la n�cessit� de mettre en place un organisme de suivi de la mise en �uvre de cet outil.

Or, s'il a le m�rite d'exister malgr� des "faiblesses plurielles", soutient cette m�me source, aussi bien au niveau de sa conception que de la difficult� de sa mise en �uvre, "cet outil est en porte � faux par rapport aux exigences effectives du site et de la composition socio spatiale de son tissu".

Selon cette architecte-urbaniste, "quand un tel outil a �t� con�u, dans l'imaginaire des diff�rents acteurs (habitants, gestionnaires centraux ou locaux, bureaux d'�tudes), c'est l'Etat qui aura la charge de pr�server l'ensemble du b�ti", or tel qu'il a �t� con�u, ajoute-t-elle, "il n'a pas apport� une plus- value pour la prise en charge financi�re de la question des op�rations de r�habilitation sachant que la majorit� des constructions est � statut priv�".

Assurant qu'il n'y a aucun pays au monde qui s'occupe de la restauration de son patrimoine de fa�on "solitaire, autonome et ind�pendante", Mme Benabbas rel�ve, � ce propos, le fait que la vieille ville a �t� vid�e de ses habitants, avec des constructions r�sidentielles en indivision, une majorit� de maisons cohabit�es par des familles sans liens sociaux, o� chaque famille habite pratiquement dans une seule grande pi�ce, en sous-location, et dans des conditions insalubres.

"Ses occupants ne sont pas ses propres habitants, ce sont des transitaires qui pensaient y s�journer de fa�on temporaire pour acqu�rir un logement social, et n'ayant aucun int�r�t � la pr�server, d'o� son d�clin", d�plore-t-elle.

Une lente et inexorable agonie

A d�faut d'une solution p�renne pour la pr�server de l'�rosion du temps et des locataires de passage, squattant ses murs le temps de b�n�ficier d'un logement social, la vieille ville de Constantine se meurt dans une lente et inexorable agonie.

La manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015" avait �t� pr�alablement per�ue � l'�poque comme une r�elle opportunit� pour "rajeunir" la m�dina, mais "la r�habilitation d'un site historique de 37 ha n'est pas une op�ration courte qui r�pond � une conjoncture �v�nementielle", estime la m�me source.

Selon cette experte des sites et monuments historiques, "la manifestation �Constantine capitale de la culture arabe' a apport� plus de pr�judices au patrimoine", car il y avait, dit-elle, "une dysm�trie chronologique entre la volont� politique et les conditions de la gouvernance urbaine d'un tel �v�nement qui a �t� g�r� par une approche descendante (top-down) plut�t qu'une approche ascendante (bottom-up)".

Elle a regrett�, en outre, le recours � "une expertise externe avec des �trangers qui voulaient travailler rapidement sans que le minimum requis de mise en �uvre d'op�rations mixtes n'ait vu le jour", mais aussi le fait d'avoir choisi quelque �difices cibles pour en faire des op�rations types de restauration comme le palais du bey, les vieilles mosqu�es de la ville, l'ex si�ge de la wilaya et quelques cin�mas notamment.

"Pour l'ensemble de ces projets, on a plac� la charrue avant les b�ufs, c'est pour cela que leur r�habilitation n'a pas abouti jusqu'aujourd'hui", a soulign� cette architecte urbaniste, mettant l'accent �galement sur la crise financi�re actuelle du pays qui a compromis la finalisation de ces projets.

D'apr�s Mme Benabbas, des pans entiers de l'histoire urbaine et de pratiques socio�conomiques ne sont plus r�cup�rables, � l'image de la partie basse de Souika qui a connu une r�novation de "fa�on sauvage" d'un p�t� de maisons avec des proc�d�s constructifs diff�rents et un prototype autre que celui existant auparavant.

Elle consid�re, dans ce contexte, que l'universit� peut s'impliquer dans des travaux de relev�s par la digitalisation en introduisant des techniques modernes, quant aux savoirs ancestraux de reconstruction, de r�habilitation et de restauration, pouvant faire l'objet d'un travail de partenariat entre le secteur �conomique et l'universit�.

Contact�e en vue d'obtenir des pr�cisions au sujet des projets engag�s pour la pr�servation de la vieille ville, Nesrine Talbi, architecte � l'antenne locale de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels prot�g�s (OGEBC), sise au palais du bey, a affirm� � l'APS que l'Office agit en qualit� d'assistant technique des projets inscrits dans le cadre de la manifestation "Constantine capitale de la culture arabe 2015".

Elle a confi� "ne pas pouvoir communiquer � ce sujet parce que cela rel�ve de la direction de la Culture en tant que maitre de l'ouvrage''.

Approch� � son tour, le directeur de la Culture, Aribi Zitouni, a assur� "ne pas �tre en mesure, pour le moment, de fournir des informations, voire des donn�es exhaustives au sujet des projets de r�habilitation de la vieille ville", ajoutant que "tout ce qui a trait au plan de sauvegarde de la vieille ville est du ressort de l'Agence nationale des secteurs sauvegard�s (ANSS)".

Il a �t� impossible de joindre la repr�sentante de l'ANSS � Constantine, "absente depuis plus de quinze jours", a-t-on appris au niveau de l'OGEBC, o� se trouve �galement le bureau de cette agence.

Retour � la revue de presse

Digital favorites