| Â
Mon deuxième retour à Constantine
en mai 2006
Â
13 mai |
14 mai | 15
mai | 16 mai | 17
mai | 18 mai | 19
mai | Retour
Â
Vendredi
19 mai 2006
La
journée
s'annonce plus calme, en principe.
9h15, Hichem nous attend à la réception :
direction St Jean. Nous déambulons le long du boulevard Victor
Hugo, puis nous rejoignons le marché couvert de St Jean. Plus
petit que celui de la Brèche mais tout aussi animé et regorgeant également
de magnifiques marchandises. Donc quelques achats de fruits et, bien
sûr, quelques photos que les vendeurs sollicitent à la vue
de nos appareils photos. Je reçois un coup de fil de Djamel à qui
l'on donne rendez-vous vers la place Lamoricière. Nous le retrouvons
et il nous annonce qu'à l'hôtel nous attend un
petit cadeau de la part des artisans dinandiers du polygone, où lui-même
travaille. Il nous reste un peu de temps, et nous continuons jusqu'au
pont de Sidi Rached pour faire quelques nouvelles photos. Retour vers
l'hôtel. A la réception nous trouvons donc un sac déposé par
Djamel et qui contient une bonne dizaine de pièces de cuivre
offerte par les dinandiers. De plus il y a un autre paquet avec des makrouds,
de l'eau de rose et de fleur d'oranger offerts par Rached, un ami connu
sur Internet et rencontré mardi à notre petite réunion.
Entre temps Lokmane nous a appelé, et nous a
invité à déjeuner. Départ vers chez
lui où nous attendent
kémia et poulet. Nous déjeunons en compagnie d'une des
filles de Lokmane. Hichem vient nous chercher vers 14h30. En effet cet
après-midi nous avons rendez-vous au faubourg Lamy dans la maison
où j'ai vécu enfant pendant six ans. Nous prenons donc
de nouveau deux taxis. Direction El Kantara. J'ai demandé à Hichem
de passer par des endroits que j'ai envie de revoir sur la route du faubourg
Lamy. Certains lieux sont restés tels que dans ma mémoire,
d'autres ont trop changés pour que je les reconnaisse. Sur le
chemin nous faisons un arrêt au-dessus d'El Kantara, d'où le
point de vue sur la ville est superbe. Arrivée à proximité du
faubourg Lamy, nouvel arrêt plein d'émotion car c'est là que
nous venions certains après-midi, passer quelques moments à l'ombre
des arbres plantés sur la colline qui domine le faubourg de mon
enfance. Nous finissons la route à pied.
Nous arrivons enfin devant le 3 rue Marcel Gurriet que
je retrouve avec plaisir après ma première visite il y
a deux ans. Akila l'actuelle occupante des lieux nous accueille. Je demande à visiter
le jardin que je n'avais pas vu la dernière fois. Bien sûr
les choses ont un peu changées mais l'ambiance un peu forêt
vierge est toujours la même. Je m'approche du muret qui sépare
le jardin de celui de mon ami Hamid. Le grillage a disparu au profit
de quelques parpaings mais ce que je cherche est bien là comme
je l'avais gardé dans mon souvenir. Sur le sommet du muret de
séparation, au départ en béton irrégulier,
il y a un petit ruban de ciment bien lisse qui court sur une partie
de la longueur du muret. Cette partie de ciment lissé était
tout simplement une route pour faire rouler nos petites voitures. Je
ne sais plus quel voisin avait agencer cet aménagement, mais il
est resté intact dans mon souvenir et j'étais certain de
le retrouver. Il ne reste plus qu'à monter à l'appartement.
Je visite de nouveau toute la maison et surtout je montre à Ghislaine
ces lieux dont je lui ai tant parlé. Les petits gâteaux,
le thé et le café sont au rendez-vous avec les souvenirs.
Le temps passe malheureusement trop vite, et il est l'heure de repartir
en se promettant de se revoir bientôt. Au moment du départ
Akila arrive avec un sac contenant des cadeaux pour nous. Là l'émotion
est trop forte, je craque ! Merci Akila et merci à tous les
Constantinois pour cet accueil merveilleux et ces cadeaux que vous nous
faites après nous avoir ouvert vos portes et vos cours. Mes larmes
d'émotion sont pour vous tous.
Il faut partir. Nous décidons de faire un bout
du chemin à pied.
Nous descendons vers l'école Bianco où j'ai fait mes classes
de maternelle. La porte est entrouverte. Nous la poussons et là encore
des images que je pensais oubliées reviennent à ma mémoire.
Le gardien nous autorise à prendre quelques
photos et nous ouvre
la porte d'une salle de classe. Nous reprenons notre chemin vers la placette
Bianco (aujourd'hui pas de match de foot !) puis nous descendons
vers El Kantara. Le long du chemin je cherche un autre souvenir de mon
enfance : la boucherie où maman allait acheter la viande.
Je pensais quelle était dans cette rue, mais je ne la vois pas.
Et puis beaucoup plus loin que je ne le croyais je découvre une
boucherie. Je suis certain que c'est là . C'est fermé (c'est
vendredi) mais le propriétaire est sur le pas de la porte. Je
lui explique que je venais là enfant. Il m'invite à rentrer. À part
une vitrine réfrigérée rien n'a changé. D'un
côté les crochets auxquels, dans mon souvenir, étaient
pendus les demi moutons, de l'autre la chambre froide à porte
de bois avec ses poignées chromées.
Nous finissons notre descente vers El Kantara, mais
j'ai encore en tête
un autre lieu que j'aimerais revoir, c'est l'église Ste Jeanne
d'Arc qui était notre paroisse. J'ai eu plusieurs témoignages
m'indiquant qu'elle avait était détruite, mais j'ai envie
de revoir les lieux. Nous arrivons donc aux escaliers qui longeaient
cette église. Effectivement l'église a disparue et à sa
place il y a une école. Je rencontre un monsieur, ancien du quartier
et qui a connu l'église. Il nous parle du quartier tel qu'il était
avant l'indépendance, et comme beaucoup avec un peu de nostalgie.
Il fait encore très chaud et très naturellement on nous
offre une bouteille d'eau fraîche. Pendant ce temps un groupe
d'enfants s'est approché de Lokmane et Jean-Claude. Lokmane retrouve
ses réflexes d'enseignant et nous nous retrouvons avec une dizaine
de gamins chantant joyeusement « A la claire fontaine » !
Il ne nous reste plus qu'Ã descendre jusqu'Ã El
Kantara pour y trouver deux taxis afin de nous rendre chez Sarhouda qui
nous attend pour le dîner. Nous la retrouvons avec plaisir.
Elle nous a préparé, avec la complicité d'une voisine,
une délicieuse chorba et des plats de légumes. C'est amusant
de constater que nous avons à peu près les mêmes
sujets de conversation qu'il y a deux ans dans ce même appartement !
Mais il est 22h30 et il est l'heure de partir. Malheureusement
dans le quartier du 20 août à cette heure là les
taxis sont rares. Nous décidons donc de gagner à pied la
route principale. Mais là encore les taxis se font désirer.
Nous arrivons jusqu'à la mosquée Emir Abdelkader avant
de trouver une voiture. Cela nous permet d'admirer la mosquée
de nuit. Lokmane est crevé et le premier taxi qui se présente
est le bienvenu. Un second ne tarde pas et nous partons vers l'hôtel.
Malgré sa
fatigue évidente, lokmane tient à nous accompagner jusqu'à la
porte de l'hôtel. Nous lui faisons nos adieux, ainsi qu'à Hichem
qui a été pour nous beaucoup plus qu'un policier chargé de
nous accompagner.
Demain c'est le départ, et il faut partir de
bonne heure, en principe vers 7h15 départ de l'hôtel. Nous
montons finir de boucler les valises et en route pour la dernière
nuit sur le Rocher. Â
Suite
du r�cit
Les
images de cette dernière journée
|
|
|
Place Lamoricière |
Les arcades de la rue Rol
|
L'hôtel Cirta |

Le coudiat vu de la place Lamoricière
Â
|
|
|
|
|
|
|
Quelques scènes
autour de Sidi Rached et de l'entrée de la Souika
Â
|
La descente vers la place Bianco
|
Le quartier de mon enfance |
Dans le jardin
de notre ex maison |
Comment résister à l'accueil d'Akila ? |
 |