Mon retour à Constantine

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Le site de l'ambassade de France consacré aux cimetières d'Algérie

Nous avons eu l'occasion de nous rendre dans le cimetière chrétien et le cimetière juif de Constantine. Ces deux cimetières ont chacun des gardiens qui tentent avec bien peu de moyen de maintenir ces lieux dans un état d'entretien correct. En ce qui concerne le cimetière chrétien les registres sont toujours conservés et en connaissant l'année d'un décès on peut très aisément retrouver une tombe. Je pense que pour le cimetière juif, il en est de même, mais nous n'avons pas eu l'occasion de le vérifier.

Les registres du cimetière chrétien

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Des tombes restaurées

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Le cimetière chrétien
Vous trouverez d'autres photos de ces lieux dans les photos récentes de mon site à la galerie 15.

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Quelques aspects des allées du cimetière chrétien.

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Monuments

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Le gardien du cimetière aujourd'hui secondé par son fils

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A propos des cimetières chrétiens d'Algérie

par Claire Mauss-Copeaux, historienne [ 1 ]

 

Extrait d'un article publié sur LDH Toulon

Le cimetière de Constantine se trouve dans un état remarquable, grâce au gardien extrêmement attentif qui s'en est occupé depuis l'indépendance et à son fils qui l'a récemment remplacé. Nous nous y sommes rendus à l'improviste un samedi, jour férié en Algérie, mais il nous a ouvert avec gentillesse. Sa prestance, sa courtoisie, l'intérêt qu'il porte à son travail s'imposent dès le premier abord. Il nous a reçus dans son bureau et nous a présenté les registres et les plans, soigneusement classés à l'abri d'une armoire. Tout est ordonné et absolument net, à l'image du gardien. Après avoir repéré les tombes que je souhaitais visiter, il nous a guidés jusqu'à la chapelle de la famille Mello où reposent les deux enfants et les trois adultes assassinés à Aïn Abid au cours de l'insurrection du 20 août 1955. Ils nous a conduits ensuite devant l'ossuaire des cimetières de différents villages, rassemblés depuis quelques années à Constantine. Chaque mort est identifié et repose dans une niche particulière car le gardien tient à ce que les familles qui le souhaitent puissent retrouver leurs morts. Seules les familles des morts ont le droit de pénétrer dans l'ossuaire fermé par une solide porte métallique.


Cimetière de Constantine en 2003 (Photo : Aïssa Benhaddouche )

L'état exceptionnel du cimetière de Constantine est fragile. En avril 2009, le gardien s'est d'ailleurs fait agresser par des marginaux qui avaient sauté le mur. Sérieusement blessé à la main et contusionné par les ivrognes, il été hospitalisé plusieurs jours. Le travail du gardien et de sa famille n'est pas suffisamment reconnu. Leur situation est menacée. La pression démographique est forte et leur logement convoité. L'aide apportée par le consulat français de la ville se limite le plus souvent au fleurissement pour les cérémonies du 1er et du 11 novembre. Que deviendra le cimetière de Constantine si le gardien et sa famille sont chassés de leur logement ? Laissé sans ses soins, éclairés par une longue pratique et le profond respect qu'il témoigne à tous ses morts, la dégradation sera rapide. Il est urgent que les pieds-noirs, qui tiennent à leurs proches ensevelis en terre algérienne, prennent en compte le travail et le dévouement de ces deux hommes qui les relaient sur place. Non seulement il est nécessaire de les maintenir dans leur charge mais de les aider en finançant les travaux d'entretien et en rétribuant correctement leur travail. En 1993 déjà, un article publié dans la presse pied-noir souhaitait l'intervention des autorités consulaires françaises et de l'association In Memoriam afin de protéger et d'entretenir les cimetières juifs et chrétiens. A propos du cimetière juif de Mostaganem, l'auteur observait : « Le gardien mérite que les anciens mostaganemois fassent un effort pour le rémunérer. Son seul salaire étant le logement de deux pièces (.) ». Il concluait « Les tombes de nos ancêtres méritent un petit effort [ 2 ]. » Quinze années ont passé, mais la situation n'a guère changé.

Le dévouement remarquable et le travail accompli par la plupart des gardiens des cimetières ne sont pas vraiment pris en compte. Pour en prendre plus exactement la mesure, retournons la situation et posons la question : combien de Français en France accepteraient de prendre en charge un cimetière musulman en se contentant du logement attribué au gardien ? Il est temps d'agir plutôt que de crier à la profanation. Les outrages du temps qui passe et des vandales sont réparables. A condition de le vouloir et de participer en Algérie, comme cela se fait en France, à l'entretien des cimetières.

P.-S.

Parmi les diverses associations, citons l'Association pour la Sauvegarde des Cimetières d'Algérie (ASCA - Maison des Rapatriés - 496 Rue Paradis - 13008 Marseille) :
- un bulletin récent : http://www.alger-roi.net/Alger/cime... ,
- le compte-rendu de son assemblée générale du 24 janvier 2005 : http://clan-r.org/portail/IMG/pdf/A... .

Une page sur le site de l'ambassade de France à Alger : http://www.ambafrance-dz.org .

Notes

[ 1 ] Claire Mauss-Copeaux est l'auteur de L'insurrection du Constantinois, 20 août 1955 publié sur ce site

[ 2 ] Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui , novembre 1993, n° 40, p. 39.

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Le cimetière juif
Nous n'avons fait qu'une très courte visite dans ce cimetière et donc peu de photos.


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L'entrée de la salle mortuaire
du cimetière juif de Constantine, salle où la toilette des morts
était effectuée, avant la mise en terre (sans cercueil).

Photo et commentaires Pierre Gozlan

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