30 janvier 2005 
        VIEILLE VILLE
          Lorsque le mauvais temps chamboule le programme de relogement
          
          Les mauvaises conditions climatiques qui prévalent depuis le 
          début de l’année en cours, autant dire un hiver 
          rude avec son lot de pluie et de neige, dont les effets dévastateurs 
          se font sentir sur les bâtisses de la vielle ville entre autres, 
          auront poussé les autorités locales à revoir leur 
          copie du programme de relogement. 
          Et le moins qu’on puisse dire, relève de l’urgence 
          et du souci d’éviter d’éventuels drames qui 
          résulteraient d’une mauvaise appréciation du danger 
          qui guette certains habitants de la ville, dont les bâtisses sont 
          carrément au bord de l’effondrement. Rahbat Souf, Souika, 
          Souk El-Asser, Sidi Djliss, Seïda, Sidi Bouanaba et autres vieux 
          quartiers de Constantine ont accaparé ainsi toute l’attention, 
          ces derniers temps, des autorités en charge de la vielle ville. 
          
          Une question de priorité, nous dit-on, lorsqu’on apprend 
          que 97 familles de la médina seront relogées au plus tard 
          la semaine prochaine à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Et pour 
          cause, les bâtisses recensées constituant le dernier lot 
          menacé par l’effondrement, représentent un danger 
          pour ceux qui y logent. Autant prévenir le drame et, pourquoi 
          pas, l’éliminer définitivement en installant les 
          familles dans de nouveaux logements, nous dira le chef de la daïra 
          de Constantine. Rappelons que le même principe a été 
          retenu pour les zones de glissement de terrains. En effet, comme nous 
          l’avions annoncé dans ces mêmes colonnes, 200 familles 
          des chalets de Boudraâ Salah et la cité Benchergui allaient 
          bénéficier de nouveaux logements. Est-ce à dire 
          que, désormais, les autorités locales vont plutôt 
          réagir à l’urgence et que dorénavant le programme 
          de relogement va obéir à la logique du sinistre, voire 
          à celle de la prévention de dangers imminents ? Faudrait-il 
          encore que le rythme de construction suive, car même si les autorités 
          locales prétendent, ne serait-ce qu’à propos de 
          l’évacuation des 97 familles au niveau de la vieille ville, 
          que c’est le dernier lot de bâtisses qui constituent un 
          danger pour leurs occupants. Rien ne permet d’affirmer que le 
          reste ne va pas subir à brève échéance les 
          outrages climatiques. Ceci d’autant plus que la médina 
          n’est pas la seule dans ce cas, rien qu’à considérer 
          le vieux bâti colonial, lequel ayant bénéficié 
          d’une opération de réhabilitation, n’en est 
          pas moins menacé par les effondrements, surtout que cette réhabilitation 
          aura superbement ignoré des pans entiers du centre-ville de Constantine. 
          On pense particulièrement à ce propos aux innombrables 
          bâtisses de la casbah qui, sous l’effet des pluies, donnent 
          des signes évidents de détresse.
        M. S. Boureni
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