22 mars 2003

Sauvegarde de la Médina et réhabilitation du vieux bâti
Le vide juridique bientôt comblé ?

Les opérations de rénovation du vieux bâti, engagées de façon expérimentale par l’OPGI de Constantine, semble marquer le pas, ou du moins connaître un net ralentissement, malgré la disponibilité des fonds générés par la taxe d’habitation et la contribution de la collectivité locale.
Certes elle a touché deux grands boulevards de la ville : Zirout Youcef et Tatache Belkacem, et aussi quelques maisons ici et là, mais n’a pas pu toucher le grand parc des habitations anciennes de la wilaya, et dont la réhabilitation permettra de faire revivre ce parc et prolonger sa durée de vie pour plusieurs années encore. Or plusieurs obstacles se sont dressés devant cette revitalisation des bâtiments et sites anciens. L’on peut citer les études qui n’ont pas dépassé le cadre de la rénovation des cages d’escaliers, des toitures et ravalement de façades, les montages financiers insuffisants, dus à la réticence des propriétaires ou des locataires à mettre la main à la poche pour y contribuer, et la nature de la propriété, dans l’indivision surtout dans la Médina,, qui font du bâti un cadre d’intervention émietté et diffus. D’autre part, et comme l’atteste la lenteur et les tâtonnements dans la rénovation du Palais du Bey, il n’existe pas, selon un constat fait par le ministère de l’Habitat, qui se penche sur la question, de moyens d’interventions spécialisés, que ce soit en maîtres artisans, ou en entreprises qualifiées pour ce type de travaux. Certes, les collectivités locales disposent d’un texte de loi, depuis 1983, qui leur permet de prendre en charge, effectivement, le vieux bâti. Mais cette intervention n’a pas dépassé le cadre d’opérations ponctuelles, sans lendemain. Ainsi le projet de rénovation du «Vieux Rocher» de Constantine, n’a pas été concrétisé, si ce n’est les opérations de démolition de demeures menaçant ruine qui ont eu lieu, dans les années 80 au quartier Souika. Un meilleur sort à ces sites et édifices historiques semble être le but que s’est fixé le ministère de l’Habitat, à travers la promulgation prochaine d’une loi relative aux interventions sur le vieux bâti, qui permettra la création d’un fond national pour la réhabilitation du vieux bâti et d’une agence nationale pour la rénovation urbaine. Ces nouveaux instruments juridiques doivent donner, plus de moyens d’intervention, sur des quartiers entiers des villes anciennes, notamment avec la faculté d’imposer aux propriétaires la rénovation et celle d’acquisition à l’amiable, par droit de préemption ou par expropriation d’immeubles anciens reconnus d’intérêt général et destinés à une opération d’utilité publique. En un mot, ces textes donnent à l’intervention pour rénover ou revitaliser un vieux site, un caractère d’intérêt général qui incombe à l’Etat.

M. Ahmed

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