7 décembre 2005

DEUX MINISTRES A CONSTANTINE
Un plan italien pour la vieille ville

La réhabilitation de la vieille ville a fait couler beaucoup d'encre et elle continue à le faire. D'autant plus qu'elle opposait dès le départ ceux qui ambitionnent de conserver intact un héritage historique qui constitue l'un des plus précieux repères de la ville des ponts et ceux qui veulent opérer des changements à même de donner une touche contemporaine à un patrimoine qui souffre énormément des stigmates du temps. Hier, au siège de la wilaya, la polémique ne semblait pas pour autant s'estomper lors de la présentation du «Master plan» ou si l'on veut le plan directeur de rénovation par des experts italiens de l'université Roma III, devant le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme et celui de la Ville, le secrétaire général du ministère de la Culture et l'ambassadeur d'Italie M. Verdeame Gionabati. Le ministère de la Culture allait donc faire valoir l'inscription de la vieille ville dans le patrimoine national pour denier au «Master plan» toute modernisation arguant de l'impérative nécessité de conserver les vestiges de la Médina dans leur schéma originel. Le ministre de l'Habitat ne semblait pas de cet avis et insistait à dire que ce dossier est largement engagé depuis la visite du président de la République Abdelaziz Bouteflika en Italie en 1999.

Autant dire que ce plan directeur de rénovation de la vieille ville de Constantine relève directement de la plus haute hiérarchie du pays. En dernier ressort, le souci du ministre, Mohamed Nadir Hmimid, n'était autre que la concrétisation dans les meilleurs délais du «Master plan». Et ce n'est pas la représentante de l'université qui dira le contraire en insistant sur le fait que ce «Master plan» est un processus qui doit être concrétisé. Et de rappeler la fameuse étude de l'Urbaco pour la restauration de la vieille ville qui a été inexplicablement mise sous le coude, pour souhaiter que le «Master plan» ne suive pas le même chemin. Le représentant de la DLEP interviendra alors pour dire qu'après l'expérience de Souika basse, le passage vers l'application du «Master plan» demande beaucoup de temps. Répondant à l'intervention du représentant du ministère de la Culture, il dira que tout le monde est interpellé à oeuvrer pour la conservation du patrimoine de la ville. «Nous sommes d'accord pour la concrétisation du 'Master plan', mais il faudra toutefois respecter certaines conditions», conclura-t-il. Le ministre de l'Habitat et de la Construction tranchera quant à lui dans le vif en soulignant que le «Master plan» doit être engagé dans une phase concrète. Reste, ajoutera-t-il, le côté archéologique et culturel qui sera confié plus tard au ministère de la Culture. «Il ne faut pas donner l'occasion à certains de créer des blocages», avertira Mohamed Nadir Hmimid. M. Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Ville, dira que ce projet constitue un apport certain pour la ville de Constantine, pour la région et pour tout le pays, dans le cadre de la coopération algéro-italienne.

Ce projet est une mission gouvernementale et pour cette raison, soulignera-t-il, il faut être vigilant quant à la cohérence entre les études techniques et les instruments juridiques. Ce sont là quelques aspects d'un débat qui promet d'être aussi passionnant que peut l'être la volonté des uns et des autres à sortir la vieille ville de l'ornière des tergiversations qui ont trop duré pour en consumer à petit feu des pans entiers.

M. S. Boureni

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