17 mars 2005

DÉMOLITION DE SOUIKA
Des familles dans la rue

Elles sont plus de treize familles qui vivent, depuis plusieurs jours, dans la rue, après que les autorités locales eurent décidé de démolir leurs habitations situées à Souika. Pour dénoncer cette pratique qu’ils ont qualifiée d’injuste et d’arbitraire, les représentants de ces mêmes familles, entre propriétaires et locataires de deux immeubles de la rue Benzaguetta, viennent d’adresser au premier responsable de la wilaya, une correspondance dans laquelle ils exprime l’immense «regret» de voir leurs demeures détruites. Les signataires se sont particulièrement élevés contre le fait de se trouver dans la rue avec pour simple abri des tentes confectionnées avec de la toile cirée, et placées à la hâte. Les contestataires, tout en expliquant leur situation lamentable, ont réfuté le prétexte avancé par les autorités faisant état qu’ils ont bénéficié d’un logement. Dans ce contexte, ils attestent: «Nous sommes considérés comme des arrivistes, venus d’ailleurs et que nous avons occupé ces habitations après le départ de leurs véritables propriétaires. Ce prétexte n’est pas fondé, c’est un mensonge, car nous sommes les véritables occupants de ces constructions. Plusieurs d’entre nous sont là depuis plus de cinquante ans, où sont-ils allés chercher ces idées. Et puis, on n’a jamais bénéficié d’un logement. Où allons-nous partir après la démolition de nos maisons. Nous sommes dans cette situation depuis la fin février».
C’est donc le message adressé au wali, lequel devrait prendre les décisions adéquates, selon ces treize familles pour une solution urgente.
Par ailleurs, et concernant toujours le vieux bâti de Souika, qui a fait l’objet de démolition, on croit savoir qu’une vingtaine d’associations ont signé un document dans lequel elles soutiennent le wali et les autorités locales, quant à la décision de «destruction» de Souika, pourtant classée «patrimoine national».
C’est la situation qui a engendré une sorte de «polémique» entre de nombreuses personnes. Celles qui sont pour et celles qui sont contre. En attendant de voir plus clair dans ce dossier, rappelons que l’opération de démolition est suspendue pour le moment sur ordre du ministère de la Communication.
Ce dernier avait dépêché la semaine dernière une commission d’enquête suite à la contestation de la population et des associations à caractère culturel.


Ikram GHIOUA

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