26 mars 2007

Immeubles menaçant ruine
La cote d'alerte à Souika

Le décor n'a pas changé depuis des années dans les ruelles de la vieille médina. Des ruines dans la partie basse et du côté de la principale artère de Mellah Slimane rappellent encore la campagne de démolition menée en février 2005, laquelle n'a pas épargné même des maisons en bon état.

Deux années après, les séquelles bien apparentes ont affecté le tissu urbain. Selon des architectes et des urbanistes, les mises en garde, lancées à l'époque et qui n'ont pas été prises au sérieux, ont révélé des dégâts occasionnés à d'autres lieux. Curieusement, et après tout cet acharnement sur le patrimoine de la vieille médina, les autorités de la ville affichent toujours un silence inquiétant face à l'état de dégradation d'un nombre important de bâtisses réparties sur les différentes parties de la vieille ville. Des maisons qui continuent de hanter le quotidien des habitants. Après l'effondrement, en 2005, d'une maison à la rue Bekhouche Abdesslam (ex-Bedot), située au fameux Sabat El Bouchaibi, sans faire de dégât humain, une autre bâtisse sise à la rue Abdallah Bey, plus connue par Essayeda, risque de connaître un jour le même sort. Considérée comme faisant partie des vestiges de la médina, cette bâtisse, à l'architecture arabo-mauresque, n'a toujours pas fait l'objet du moindre intérêt de la part des autorités, à l'instar de toute la vieille ville d'ailleurs, laquelle n'a pas bénéficié de travaux de réhabilitation effectifs. Située à la rue Abdallah Bey, en contrebas de la mosquée Essaida Hafsa, à quelques pas de celle de Sidi Moghrof, la bâtisse en question, dont l'unique accès est situé du côté de l'impasse de Benbadis, à moitié voûtée, est dans un état de délabrement avancé. Connue surtout par les vieux du quartier sous l'appellation de Dar Bendali avant de devenir Dar Benbakir, elle présente une importante dégradation de ses parties intérieures, à tel point que des pans entiers du pavé se sont extirpés sous l'effet des infiltrations des eaux des canalisations endommagées. Les murs extérieurs, aux revêtements écorchés, présentent déjà des fissures trop béantes pour passer inaperçues, alors que l'inclinaison de la façade principale devient de plus en plus menaçante. L'état des lieux ne cesse d'inquiéter sérieusement les riverains, d'autant plus qu'aucune mesure préventive n'a été envisagée. Chaque jour que Dieu fait, tout le monde prie pour que l'immeuble au destin perché reste toujours debout. On imagine déjà l'ampleur de la catastrophe au cas où l'immeuble cèderait un jour sur une artère à forte circulation. Les mauvaises conditions climatiques le dégradent chaque année un peu plus, et les décideurs ne semblent guère s'en inquiéter, en dépit de tous les risques qui peuvent survenir.

S. Arslan

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