7 août 2011

Vieilles maisons de Souika
Les effondrements plus rapides que la réhabilitation

Le fameux plan consacré à la restauration des maisons de la vieille ville s'est avéré un véritable fiasco qui a consommé des milliards du contribuable.

A la rue Abdellah Bey, plus connue sous le nom Essayeda, située dans le vieux quartier de Souika, le décor planté depuis longtemps au nez et à la barbe des riverains et des passants est inqualifiable. Cela fait plus d'une année que des travaux ont été entamés pour la réhabilitation d'une vieille bâtisse. Ils sont à l'arrêt depuis des mois. La maison qui devait être restaurée dans le cadre du fameux plan de réhabilitation de Souika, s'est effondrée après les pluies qui se sont abattues sur la ville au mois de février dernier. Il s'agit de celle connue par les anciens du quartier sous l'appellation de Dar Bendali, avant de devenir Dar Benbakir.

Située en contrebas de la mosquée Essayeda Hafsa, à quelques pas seulement de celle de Sidi Moghrof, la construction, au style arabo-mauresque, a fait l'objet d'une opération de réhabilitation qui semble prendre beaucoup de temps. Selon les habitants du quartier, la bâtisse s'est complètement dégradée depuis quelques semaines au point où des pans entiers des murs extérieurs qui se sont effondrés ont complètement endommagé l'échafaudage toujours en place. «Cette maison représente un réel danger aussi bien pour les résidants que pour les passants; vous voyez bien que les décombres n'ont laissé qu'un petit passage dans la rue devant la porte d'une maison située juste en face; nous prions Dieu chaque jour pour qu'il n'y ait pas de catastrophe», dira un habitant du quartier. «Malgré nos appels lancés en direction des autorités de la ville, aucun responsable n'est venu voir la situation dans laquelle nous vivons; faut-il qu'il y ait mort d'homme pour qu'on daigne intervenir ?» poursuit-il.

Pour certains habitants de cette artère, ce qui se passe depuis des mois au quartier populaire d'Essayeda est un véritable gâchis. «C'est l'argent du contribuable qu'on est en train de jeter par les fenêtres au nom d'une soi-disant opération de réhabilitation qui s'est avérée un véritable fiasco », s'indigne un commerçant. C'est la vie des voisins et des passants qui est mise en danger dans une artère qui connaît un flux important, sachant qu'elle constitue un passage obligé pour les citoyens qui veulent rejoindre la rue Mellah Slimane dans le quartier de Souika, à partir de la rue Larbi Ben M'hidi. Pour rappel, Dar Bendali fait partie d'un lot de maisons qui ont été choisies pour être réhabilitées, à l'instar des bâtisses de Bab El Djabia et du quartier de Chatt. Finalement, la construction connaîtra un autre sort qui ne diffère guère de celui réservé à toute la vieille médina de Constantine où les maisons s'écroulent les unes après les autres.                                              

Arslan Selmane

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