Jeux
de notre enfance

 

Notre enfance à Constantine c'est aussi le souvenir des jeux que nous pratiquions. Bien entendu tous ces jeux n'étaient pas exclusivement constantinois, mais ils nous rappellent bien des souvenirs qui eux sont bien constantinois.

Les textes ci-dessous m'ont été envoyés par différents correspondants.

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"Derriere la cité Gaillard il y avait aussi un grand terrain de jeux, et c'est surtout les footballeurs qui l'occupaient. En fait la cité Gaillard avait sa propre équipe. C'était serieux :-)) et nous allions les regarder jouer.  Je crois qu'ils jouaient contre d'autres équipes dans le quartier...
Nous jouions beaucoup au ballon prisonnier, au béret, aux osselets, à la marelle, à la ronde, à la balle, à la corde, à la poupée, à la soupe - nous faisions notre propre cuisine dans une petite marmite sur un petit canoun. Même nous les filles nous jouions au "sou", aux noyaux, aux billes, aux agates de toutes couleurs. Nous avons même essayé le cerceau! sans parler des houla houp!
Nous étions une bande à faire des courses sur patins à roulettes, gare à celle qui tombait et revenait en pleurant.. c'était la treha qui l'attendait... mais nous étions expertes, nous descendions la pente sans peine.
Dans les pins nous jouions à la balancoire. Sur un grand rocher notre imagination nous faisait croire que c'etait une grande voiture qui nous emmenait promener et en réalite, nous montions derrière la carriole de 3ami Slimane tirée par un cheval ou plutôt une jument ou une mulle, qui etait trés gentil de nous balader dans le quartier. Sa nièce était avec nous, donc cela marchait pour nous.
En ce qui concerne les petites carrioles mon frère en avait une et quelques fois nous les sœurs nous allions derrière la cité et nous jouions avec, mais une fois un voisin qui vivait dans les pins avec sa famille - c'était le jeune frère de marchand de ferraille - nous a vu jouer avec cette merveille et il est allé voir ma mere pour lui demander gentiment de la lui donner pour qu'il transporte ses légumes.  Ma mère n'a pas hesité à la lui donner malgré nos pleurs et nos cris. Nous ne l'avons jamais revue cette carriole, il avait du la vendre, car nous ne l'avons jamais vu ramener ses légumes...
Nous recevions des "treha" pour un oui pour un non, car nous devions faire des bétises alors que nous étions des petites filles modèles :-)) En tant que filles modèles, pendant la sieste que nous ne faisions pas nous apprenions  à tricoter et à faire du crochet, de la broderie et de la lecture. Quelques fois nous faisions des biscuits pour le cafe au lait de 16 heures !"

" La cuisine dans des ustensiles miniatures me rappelle Khalota une autre fête religieuse."

"Tu as donné le mot que je ne retrouvais pas : la khalota. Nous faisions notre petite cuisine puis nous invitions nos petites  copines à venir gouter. C'était délicieux ! Mais ce n'était pas une fête religieuse pour nous, cela faisait partie de nos jeux quand les mamans étaient d'accord.
Pendant la sieste nous ne pouvions pas sortir à la cite Gaillard. Comme tu dis c'était sacré."

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Le quiné

"Est ce que quelqu'un se souvient d'un jeu naguère pratiqué dans les rues de Bellevue et sûrement ailleurs. On appelait ça le"quiné" ou "kiné"
Ça se pratiquait avec des raquettes en bois et un petit batonnet de 15 cm de long dont les extrémités étaient taillées en pointe. Avec la raquette on tapait sur une des extrémités du quiné déposé sur le sol, il était ainsi propulsé en l'air et tout l'art consistait à le reprendre de volée et l'envoyer au loin.
C'est tout ce dont je me rappelle. Y avait'il des régles précises???? Je ne m'en souviens guère.
Quelqu'un peut il donc m'éclairer ?"

"Je ne me souviens plus très bien des règles du quiné mais il s'agissait je crois d'atteindre une ligne d'arrivée en moins de coups possibles
Nous y jouions avenue Forcioli à EL Kantara."

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Le tawat

"Le tawat que nous fabriquions avec amour à partir d'une belle branche d'arbre en V qu'on taillait soigneusement puis qu'on passait au feu pour la durcir et qui une fois fini faisait le malheur des petits oiseaux."

 

 

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Le sou

"Le sou est certainement le jeu le plus "passionnant" auque on jouait à l'extérieur et à l'intérieur (chez moi), je le fabriquais avec des grains de millet dans du tissu cousu."

"et on jouait au foot avec une piece de monnaie percée dans laquelle on introduisait une feuille de papier effiloché, on pouvait donc jouer seul"

"Je crois que le nom de "sou" dont nous parlions et que j'ai pratiqué (un rond de tissu contenant du sable,des gravillons ou des grains de millet ) seul ou préferentiellement à plusieurs avec un goal, tient son origine du sou perçé dans lequel étaient enfilées des bandelettes de papier et que l'on utilisait de la même façon."

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Les carrioles

"J'en avais une moi aussi avec 3 grosses roues de roulements en fer avec des billes. Seulement en comparant la mienne avec celles vues à Belcourt Alger vers 1954-1955, la différence est que le guidon des autres se place au millieu de la planche qui sert de relais d'avec celle utilisée commme siège pour braquer avec les mains à gauche ou à droite. La mienne c'est tout à fait devant utilisée comme une sorte de volant avec des freins en bois terminés avec du caoutchouc à l'arrière utilisés avec ma main droite en cas de besoin. Ni l'appareil photo, ni la pensée et ni la documentation entre mes mains pour filmer ce précieux souvenir de jeunesse. En 2009, j'avais rencontré des jeunes jouant avec une carriole au village de Tamokra et leur avais demandé de me permettre de m'assoir dessus et la conduire. Et pour rattraper le temps perdu sans photo, je me suis fait photographier."

"J'ai maintenant un souvenir photo de ma carriole. Les points de différence avec ma grande carriole :
- La mienne avait 4 roues dont 2 à l'avant qui étaient directrices
- La direction était assurée par une simple ficelle attachée à chaque bout de "l'essieu"avant
- Le freinage avant consistait en 2 vieilles semelles clouées sur "l'essieu"et sur lesquelles nous posions nos pieds. A l'arrière un manche de bois sur lequel nous tirions pour qu'il frotte sur le sol.
-Enfin la planche était assez grande pour s'y assoir à 2 ou 3.
Voilà, mais j'imagine que la tienne était aussi d'inspiration Constantinoise et devait beaucoup ressembler à la mienne.
Pour info j'ai fabriqué voilà 30 ans environ une grande carriole à ma fille aînée. Ce fut de grands moments de plaisir pour elle et moi."

"Moi aussi j'avais une carriole fabriquée avec des roulements à billes et des planches. On s'éclatait rue de Fleury."

"Enfin la sacro sainte sieste ............l'été. Je revois ma mère qui épluchait la Dépêche de Constantine (du titre à la signature du gérant se moquait mon père) alors que je tentais de m'échapper avec ma carriole pour descendre l'avenue Forcioli depuis la Medersa en haut jusqu'à l'épicerie Damak en bas ; peine perdue car le soleil de plomb à cette heure faisait fondre le goudron et les roulements à billes s'y enfonçaient."

"Juste quelques précisions au sujet des carrioles à une roue centrale. Une planche de bois bien solide et rectangulaire de 20cm sur 40 environ. Sous cette planche était fixé en son centre un gros roulement à billes . Il n'y avait plus qu'à s'installer et rouler :pour avancer on appuyait et abaissait le bord avant et la planche étant alors à l'horizontal dévalait aussi vite que le permettait la dénivellation ;et pour freiner en plus des talons de nos chaussures il suffisait de tirer le bord avant vers le haut pour frotter le bord arrière contre le sol. Nos enfants et petits enfants diraient aujourd'hui que cette carriole était fun ."

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Les noyaux d'abricot

"Le jeu des noyaux était bien sûr un jeu d'été que l'on pratiquait beaucoup à El Kantara et le plus souvent dans les halls d'entrée de nos immeubles à la fois parce qu'il y faisait frais et aussi pour être tranquilles. Il s'agissait de gagner le plus de noyaux possible à ou aux adversaires .Chacun disposait contre un mur un ou plusieurs petits tas : chaque tas était composé d'une base de 3 noyaux surmontée d'un 4ème noyau .Nous nous placions ensuite derrière une ligne à 3 ou 4 mètres des tas et à chacun son tour nous lancions un noyau pour « déquiller » les tas. Si le coup était manqué le joueur suivant tirait mais si le jet touchait son but nous pouvions continuer à « déquiller ».Tous les noyaux restaient au sol jusqu'à la fin, aussi bien les tas détruits que les noyaux de tir. Le gagnant était celui qui « déquillait » le DERNIER tas : il empochait alors le tout.
Voilà pour les règles mais j'écris sous le contrôle de tous les Constantinois des rues. Si ma mémoire me trahit corrigez moi je vous en prie !
Concernant ce jeu mes souvenirs les plus tendres sont liés aux noyaux. En effet le plus important n'était pas d'amasser des noyaux mais de gagner des perles c'est-à-dire surtout des vieux noyaux : usés, polis,marron foncé, brillants en un mot patinés depuis plusieurs génerations. Ou encore des gros noyaux teints à l'encre violette ou peints."

"J'ai pratiqué deux façons de jouer aux noyaux d'abricots dans la cour de l'école Victor Hugo.
 La première, il fallait mettre trois noyaux  posés collés de façon à former un triangle, et un quatrième dessus pour faire un petit tas. l'adversaire se mettait à bonne distance sans tricher bien sure, et devait détruire ce petit tas, en lançant des noyaux dessus. Tous les noyaux qui manquaient le tas revenaient au propriétaire de ce tas; lorsque le tas était détruit, le lanceur récupérait tous les noyaux qui avaient formé ce tas.
L'autre jeu c'était la "boutique", là je ne me souviens plus très bien des règles, mais il me semble que l' on traçait à la craie sur le sol un carré avec quatre cases de taille différentes à l'intérieur. Un joueur placé à bonne distance devait lancer des noyaux dans une de ces cases pour gagner les noyaux qu'elle contenait (1,2,3,4), plus il y avait de noyaux moins la case était accessible, les noyaux en dehors des cases étaient gagnés par celui qui tenait la boutique."

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La toupie

"Le jeu de la TOUPIE n'était bien entendu pas typiquement Constantinois mais il a lui aussi marqué notre enfance dans notre ville chérie. Il ne s'agissait pas d'une compétition mais chacun son tour montrait son expertise ou son talent dans le maniement de la toupie : figures décrites par la toupie entre la main et le sol et durée de la rotation. La toupie en bois de 5 à 6 cm de haut de couleurs diverses : jaune, vert, rouge etc... était achetée à El Kantara chez Damak (chez qui nous achetions également les gros élastiques gris et à section carrée utilisés pour les « tawats » ).Composée à l'origine d'une petite tête cylindrique d'un corps piriforme et d'une pointe métallique chacun la personnalisait : tête coupée , pointe remplacée par un gros clou carré de fer à cheval , décorations du corps .Il suffisait ensuite d'enrouler le cordon autour du corps de la toupie ,de bas en haut ; d'attacher l'extrémité libre du cordon autour de l'index et de lancer la toupie ..............................
Je m'y crois ! comme si c'était hier et comme chantait Jean FERRAT : c'était hier et c'est demain !....................."

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Le cerceau

"Encore un jeu probablement universel mais qui nous rappelle notre propre enfance et notre berceau commun .La plupart des pratiquants utilisaient une jante de roue de vélo donc métallique qui était poussée et guidée par un bras en fil de fer rigide dont une extrémité était recourbée en gorge enveloppant le cerceau. Vous vous souvenez du boucan que faisaient ces cerceaux !...
Pour ma part j'avais un cerceau plus petit : environ 30 cm de diamètre, pneu plein d'un vélo enfant que je poussais et guidais avec le même bras en fil de fer. Parfaitement silencieux je pouvais m'entraîner chez moi où je dressais des circuits. Dans mon esprit d'enfant je pilotais avec maestria un véhicule qui me «  portait » et me permettait de rallier sans la moindre fatigue El Kantara à Sidi Mabrouk !en passant par la route de la gare puis celle du chalet des pins et....la suite du trajet m'échappe .Vous avez dit MABOUL ?"

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La pêche au Rhummel

"A défaut de canne à pêche, nous fabriquions des sortes de dragues avec des toiles de jute et des roseaux.
On récupérait chez Soucia (rue Jules Ferry) le Djerbien du quartier quelques sacs de jute qui avaient contenu des épices ou du café.
Des roseaux bien secs garnissaient la cloture d'une belle propriété située elle aussi non loin de notre quartier et sans aucun scrupule au risque de nous faire prendre et punir nous taillions de grands rosaux de prsque 2 métres de long.
Ensuite le travail consitait à decoudre les sacs et en faire des sortes de grandes nappes auquelles nous cousiions sur deux côtés un roseau. Voila l'engin de pêche construit.
Direction la rivière un peu en amont des Ciment Lafarge. C'est en caleçon avec de l'eau jusqu'au torse que nous rentrions dans l'oued, deux gars par drague ,chacun saissisant les deux extrémitées des roseaux de maniére a déployer la toile de jute D'un grand mouvement bien large on plongeait la drague vers le fond de l'oued et le remontions vivement. A chaque coup nous relevions 4 à 6 barbeaux de taille différentes. Bel accueil à la maison ou on recevait une "Treha" de la part du père pour vol de roseaux et escapade dangereuse dans l'oued car nous ne savions pas nager. Mais les poissons étaient si beaux, pourquoi les jeter maintenant. Ils allaient garnir la table du midi bien frits avec une bonne anisette. Bien évidemment plus tard nous nous étions mis à la pêche à la ligne bien plus interressante car nous pouvions lancer nos lignes dans les endroits profonds ou de belles pièces nous attendaient.
Je me souviens bien de mes copains pêcheurs Les Fernand Nakache, Aït Kamel, Ben Jafhar Mouloud, Bidart Alain, Robineau Gérard, Ahmed Cherki."

"Les mêmes "treha" m'étaient infligées quand je descendais à pied l'été depuis El Kantara jusquà Sidi Mecid!.... "

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Pétards du Mouled

"Une histoire d'un jeu trés œcuménique.
On reprend les mêmes, ceux des parties de pêche. On y ajoute quelques autres, des cousins, des voisins, bref tout ce que le quartier pouvait fournir en yaouleds.
Des Romains de l'antiquité nous avions tous probablement quelques gouttes de sang et conservé quelques moeurs. En l'occurence celle d'adopter les dieux locaux et les honorer aussi bien que les notres à partir du moment ou leur célébration nous apportait quelque occasion de nous divertir, de nous amuser, bref de vivre notre fiévreuse  vie d'adolescent.
Ce sont nos copains musulmans qui donnaient  le départ de ces réjouissances. Eux seuls étaient à même de nous communiquer la date du Mouled, la naissance du Prophète. Honoré par les musulmans il n'en était pas moins par tous les enfants du quartier toutes confessions confondues, catholique, musulmane, juive et protestante car c'était la "Fête des pétards" et cette Fête des pétards pour des enfants c'est quelque chose!!!!!!!!!
Alors à un signe toute la bande se précipitait chez le Djerbien d'en bas. On y trouvait de tout,  pétards, pistolets à bouchons et pierres de feu nécessaires ce jours là. Equipés comme des guerilleros sud américains nous formions des clans avec mission de mettre les oreilles des adultes à rude épreuve.
Afin de produire le plus d'effet nous prisions les couloirs d'immeubles, là où la réverbération peut être optimale. Par vagues successives de  4 ou 5 nous y jetions nos pétards bien montés en paquets. Effet saisissant!!!!!!!!!!
Vite poursuivi par la concierge ou son mari il fallait courrir vite et...malheur si il y avait un prisonnier. Ce dernier sous la menace du cerbère ne tenait pas longtemps au questionnement et aprés................dénoncés piteusement il ne nous restait plus qu'à subir les foudres du père bien vite mis au courant.
Mais nous n'en restions pas là, c'est tenir pour faiblesse que de penser que la fête était finie pour nous tous. Alors  commençaient les concours beaucoup plus sages de missiles balisitiques. Pourvus en boites vides de petits pois et autres haricots verts, nous les posions retournées à l'envers sur un nid de pétards. Projetés par la déflagration ces malheureuses boites de conserve décrivaient des ascencions phénoménales en l'air. Un jury commentait les épreuves et les propriétaires des boites les plus aériennes remportaient ...........toute notre considération.
Des variantes existaient telles les boites avec poussière. Elles larguaient en l'air de jolis rideaux de sable que nous déposions dessus ou bien, bien avant la Nasa, nous équipions nos boites d'un petit parachute de chiffon qui s'il n'était pulvérisé par la déflagration accompagnait avec élégance la chute de nos satellites primitifs.
Voici par notre imagination sans cesse en éveil ce que nous réalisions tous ensemble, nous nous aimions bien, unis dans ces jeux petits jeux de gamins des rues tous aussi pauvres les uns que les autres mais bénis des dieux de notre belle Algérie.
Un jour..... les adultes sont arrivés ils ont tout perverti, ils ont tout detruit..............Comprenne qui voudra."

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Football de rue

"Tous ces chers copains de Bellevue que je retrouvais aussi dans notre équipe de foot.........................ça c'est une autre histoire"

"Ainsi l'équipe de foot de l'avenue Forcioli affrontait souvent l'équipe du faubourg Lamy (proximité oblige) et tout le monde se souvient du génie des 2 frères LARABA(Mohamed et Djamel) qui à eux seuls faisaient le résultat.
Notre équipe (avenue Forcioli ) qui était certainement la meilleure équipe de foot de rue de Constantine : la vérité si je mens !
La preuve cette photo prise en mai 2007 sur le terrain de nos exploits passés."

 

 

 

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Chasse aux chardonnerets

"Sur le bord de ce terrain et à l'ombre des pins coulait une source où nous nous rafraîchissions bien sûr  pendant les matchs mais surtout où nous disposions des pièges pour capturer à la glue des chardonnerets. Dabord on achetait des gros morceaux de glue dans une épicerie de sidi d'jellis puis on la liquefiait en la chauffant dans une veille boîte de conserve. On enduisait ensuite de cette glue liquide des brindilles fines et sèches qui étaient alors disposées en arceaux tout au long de la source. Ainsi quand les oiseaux s'y posaient pour boire : hop!........"

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Douadech

"Un jeu très constantinois connu de beaucoup mais joué seulement par quelques uns d'entre nous.
Il s'agit du jeu de dés : DOUADECH disions nous. Traditionnellement le jour de POURIM les enfants recevaient de leurs parents quelques centimes. De plus chaque adulte de la famille que nous rencontrions ce jour là nous donnait aussi quelques centimes. Imaginez avec quel empressement nous allions dire bonjour à nos relations !....
Le jeu consistait à rafler aux autres enfants connus et inconnus leur pécule en jouant aux dés.
Rien n'était épargné : gestes et formules magiques pour porter la schkoumoune, chlaouéch dindon etc...parties de rigolade mais aussi pleurs garantis aussi bien rue de France où de nombreux groupes d'enfants jouaient sur les trottoirs que dans d'autres quartiers."

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Mouche

"Un jeu bête, méchant mais qui nous a certainement procuré les plus grandes rigolades.
D'abord qui se souvient qu'à Constantine chaque bande de copains ou chaque famille avait son cri de ralliement en l'occurence le sifflet de quelques notes de musique d'un air connu ou pas.Ainsi par exemple la bande de mon quartier avenue Forcioli avait comme sifflet de reconnaissance :olé ô cangacero.Quand l'un d'entre nous se trouvait seul dans la rue et voulait signaler sa présence il sifflait,les têtes se montraient aux fenêtres et les copains descendaient ou pas.
En bas tout la bande se retrouvait sur le parapet devant notre groupe de 3 immeubles pour discuter,décider de faire quelque chose de particulier et à défaut nous jouions à "MOUCHE".  Très simple,tout le monde était assis et celui que le mauvais sort designait "couchait"c'est à dire tournait le dos aux autres,mettait ses mains sur la tête et recevait un ou plusieurs coups dont il devait reconnaître l'auteur qui dans ce cas "couchait" à son tour.
Voilà,un jeu bête et parfois très méchant je vous disais."